Connaissance, éthique et droit dans l’éthique de la volonté pure de Hermann Cohen : de l’affinité fichtéenne au normativisme kelsénien
Auteur / Autrice : | Adénor Bouklila |
Direction : | Myriam Bienenstock |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 23/10/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-François Goubet |
Examinateurs / Examinatrices : Stefanie Buchenau | |
Rapporteur / Rapporteuse : Carlos-Miguel Herrera |
Mots clés
Résumé
Au cœur de ce travail de recherche se trouve le projet de réalisation par Hermann Cohen d’un système de philosophie dont le centre de gravité serait constitué par une éthique. Ce système est souvent présenté comme un néokantisme, fondé sur une logique ou une théorie de la connaissance scientifique. La recherche présente met plutôt en lumière la primauté du champ pratique dans ce système. Outre une étude de la logique de la connaissance de Cohen, deux comparaisons originales, s’appuyant sur l’étude de L’Éthique de la volonté pure, ont été menées : (1) une comparaison avec la philosophie de Fichte, souvent présentée comme antithétique à celle de Cohen en raison de sa philosophie du Moi. Les enjeux communs d’une fondation de la connaissance et du droit naturel face au danger naturaliste et dogmatique nous conduisent plutôt à poser la question d’une affinité entre les philosophies pratiques de Cohen et Fichte. (2) Nous comparons aussi la conception du droit cohénien, qui fait appel au droit naturel, au normativisme de Hans Kelsen, ce qui nous conduit à poser une seconde question, sur la qualification de « positivisme ». Chez Kelsen, la science du droit est exclusivement descriptive et doit se séparer de toute influence de nature pratique et subjective en s’appuyant sur un positivisme juridique. Nous montrons que ce n’est pas le cas chez Cohen dans le sens où la réalité de l’agir humain appelle une théorie sociale et politique qui ne peut faire fi des relations entre la volonté, la pensée et l’action.