Thèse soutenue

La « Collectivité européenne d’Alsace » : différenciation territoriale, identité régionale et enjeux transfrontaliers

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Olivier Vergne
Direction : Philippe Subra
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géopolitique
Date : Soutenance le 07/01/2021
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : IFG Lab (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Fabienne Leloup
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Giblin, Thomas Perrin
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie de Ruffray, Antoine Beyer

Résumé

FR  |  
EN

Après le rejet du projet de collectivité unique d’Alsace en 2013, le redécoupage des régions françaises en 2015 a conduit à la disparition de la Région Alsace, intégrée à une nouvelle Région Grand Est. De nombreux élus alsaciens se sont alors mobilisés pour obtenir une renaissance institutionnelle de l’Alsace, ce qui a abouti à la création en 2021 d’une « Collectivité européenne d’Alsace » (CEA), issue de la fusion des deux départements alsaciens, dotée de compétences particulières, et maintenue au sein du Grand Est. Pour le pouvoir central, il s’agit de la première mise en œuvre du nouveau principe de « différenciation territoriale », qui doit permettre d’adapter au cas par cas les compétences des collectivités à leurs enjeux territoriaux spécifiques. Cette thèse vise à aborder le processus ayant conduit à la création de la CEA sous l’angle de la géopolitique locale, c’est-à-dire en mettant au cœur de son analyse l’étude des rivalités de pouvoir entre les acteurs concernés, chacun cherchant à conserver ses compétences ou à en obtenir de nouvelles. Nous montrerons que la renaissance institutionnelle de l’Alsace a été rendue possible par le « régionalisme républicain » de la droite alsacienne, qui a évité toute référence à l’identité alsacienne, et a présenté son projet comme relevant autant de l’intérêt national que de l’intérêt régional, en plaçant au cœur de son argumentaire l’objectif transfrontalier. Nous analyserons de façon critique la solution institutionnelle qui a été élaborée via la création de la CEA, pour se demander si celle-ci répond de façon pertinente aux enjeux de la gouvernance territoriale et du renforcement de l’intégration transfrontalière.