Le problème philosophique de la conceptualité de l'insaisissable
Auteur / Autrice : | Alžbeta Kuchtová |
Direction : | Bertrand Ogilvie, Róbert Karul |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 25/06/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 8 en cotutelle avec Univerzita Komenského (Bratislava) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoires d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie |
Jury : | Président / Présidente : Patrice Vermeren |
Examinateurs / Examinatrices : Michaela Fišerova, Délia Popa, Jon Bartley Stewart, Josef Fulka | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Miroslav Marcelli |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Résumé:La thèse intitulée Le problème philosophique de la conceptualité de l’insaisissable propose une analyse de l’insaisissable défini comme quelque chose qu’on ne peut pas saisir ni par la pensée, ni par les organes de sens. Dans l’introduction, la notion d’insaisissable est définie dans le contexte de la philosophie contemporaine et du vingtième siècle – le point de départ de l’analyse est la notion de l’altérité chez Emmanuel Levinas et Jacques Derrida. Pour parler spécifiquement de l’insaisissable qui concerne la réalité sensible, on peut utiliser les mots comme ‘intouchable’, ‘invisible’, ‘inaudible’, ‘ingoûtable.’. Pour penser l’insaisissable qui concerne la réalité abstraite, on peut parler du ‘non-conceptuel’, de ‘l’ineffable’, du ‘non-itérable’. Ces derniers sont peut-être des modalités de l’insaisissable, tandis que l’insaisissable lui-même n’est réductible à aucune de ces modalités. Dans l’histoire de la philosophie, ces modalités prenaient plusieurs formes. Elles étaient parfois considérées comme entrelacées, mais pouvaient aussi être estimées absolues par certains penseurs – par exemple la théologie négative considère l’insaisissable absolument invisible, absolument intouchable, absolument inaudible, absolument ineffable…etc. L’absoluité de ces modalités est une forme d’exclusivité liée à un certain désir de saisir caractérisé par trois traits : l’exactitude, la propreté et la domination. Le premier chapitre est consacré au rôle du motif de la main dans la phénoménologie : dans cette partie on examine de près le rôle de la main dans la métaphysique de la présence, afin de cerner davantage la notion d'insaisissable qui, par principe, échappe à la main. Pour la phénoménologie, le privilège de la main consiste dans une exemplarité de celle-ci et dans son antériorité dans les analyses phénoménologiques de la perception par rapport aux autres parties du corps, étant donné que la main est censée être le meilleur exemple du saisi. Même si la main n’est qu’un exemple, elle est toujours le meilleur, l'exemple de l’anthropocentrisme. Dans le deuxième chapitre on fait une analyse de la première œuvre de Levinas qui propose une pensée de l’insaisissable de la nature (à partir de la notion d’il y a). Le troisième chapitre est consacré à Derrida qui a montré que l’altérité n’est pas uniquement humaine mais aussi animale et théorique, alors qu’il ne consacre que peu d’espace à l’altérité des objets inanimés ou anorganiques. Toute cette problématique implique la question importante sur l’altérité des objets qu’on appelle anorganiques ou inanimés. Dans l’expression ‘altérité de l’inanimé’, il s’agit de l’insaisissabilité de la nature et des artefacts. Cette problématique fait l’objet du dernier chapitre.