Thèse soutenue

Figures du deuil et du photographique. Formes du film-essai chez Naomi Kawase, Alain Cavalier et David Perlov
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Auteur / Autrice : Isabelle Rèbre
Direction : Christa Blümlinger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques
Date : Soutenance le 15/11/2021
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Esthétique, sciences et technologies du cinéma et de l'audiovisuel (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Rollet
Examinateurs / Examinatrices : Ophir Levy
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédérique Berthet, Emmanuel Siety

Résumé

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Cette recherche développe une réflexion autour du photographique dans son lien à la mémoire et au deuil, qu’il soit intime ou d’ordre historique. Elle montre que la photographie est une figure de deuil, autrement dit, elle fait à la fois coupe et lien. A travers un corpus restreint de trois films-essais, elle analyse des figures de deuil et des gestes filmiques singuliers. Dans La Danse des souvenirs (2002), Naomi Kawase est confrontée à une mort intime. L’imbrication de clichés photographiques dans le film produit une suspension qui provoque un renversement dans cette trajectoire dont l’issue semblait fatale. La cinéaste use de la photographie comme une figure de lien qui permet de relier les vivants et les morts. Dans Ce répondeur ne prend pas de messages (1978), Alain Cavalier, incarne un homme endeuillé. Le cinéaste reprend un grand nombre de clichés photographiques tirées de ses archives personnelles, parmi lesquelles des coupures de journaux représentant des cadavres de la guerre. A travers ce geste de reprise, la problématique prend une dimension historique. À l’instar de la photographie devenue ici figure de coupe, le film déploie un ensemble de figures où la rupture insiste, participant d’un jeu de deuil. Avec Le Journal (1973-1982) de David Perlov qui est enserrés entre deux guerres, le texte aborde la problématique dans sa dimension politique. Le cinéaste israélien qui est aussi photographe, utilise différents formats de photographies. A travers les gestes de reprises et de répétitions, le photographique permet une transformation de la figure qui permet la séparation avec un passé traumatique.