Thèse soutenue

Conceptualisation du rapport entre phénoménologie et politique : repenser l’action politique chez Hannah Arendt

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Auteur / Autrice : Lindita Ulqinaku-Shtalbi
Direction : Jacques Poulain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 23/09/2021
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoires d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie
Jury : Président / Présidente : Susana Villavicencio
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Poirier
Rapporteur / Rapporteuse : Françoise Dastur, Renata Camargo

Résumé

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Cette thèse se propose d’analyser certaines évolutions inquiétantes de notre époque en crise. En effet, peu de philosophes développent une pensée aussi originale que celle de Hannah Arendt dans la compréhension des grandes expériences politiques de notre temps. Toute l’œuvre de cette penseuse politique traduit sa ferme volonté de repenser les conditions de possibilité de l’action politique dans un monde où il est difficile d’appréhender la politique comme un espace pluriel de délibération. En dépit de la volonté d’Arendt de privilégier des questions qui touchent essentiellement la politique, sa lecture critique de la modernité s’opère dans un cadre conceptuel très heideggérien. Tout comme Heidegger, elle voit la phénoménologie comme la seule méthode philosophique capable de répondre aux questions liées à l’existence humaine. Certes, elle développe sa théorie de l’action dans le cadre d’un processus inquiétant de la modernité où le désir de s’appuyer sur la raison vient détruire toute capacité d’action chez l’homme. Faisant sienne la méthode de la déconstruction, Arendt se demande si l’action est encore possible, si la politique - le véritable lieu du pouvoir, de l’initiative et de la discussion collective - a encore un sens. Toute son analyse converge vers un seul but : répondre aux enjeux contemporains de la disparition du monde commun. Il va sans dire que pour Arendt l’institution de l’homme comme être de ce monde ne prend sens que par l’institution de l’espace-qui-est-entre-les-hommes. Finalement, cette thèse entend montrer que la politique, qui se voit de plus en plus désertée par les hommes, s’inscrit dans la perspective de l’édification d’un monde commun.