Thèse soutenue

Emotions positives à l’école, impact d’une induction émotionnelle positive sur les capacités inhibitrices et inférentielles d’élèves de CM1-CM2
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Auteur / Autrice : Frederic Sonnier
Direction : Sabine Guéraud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 12/07/2021
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire Paragraphe (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1983-...)
Jury : Président / Présidente : Denis Alamargot
Rapporteurs / Rapporteuses : Mathieu Cassotti, Arielle Syssau

Mots clés

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Résumé

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Les nombreuses investigations en psychologie cognitive portant sur le champ des émotions rapportent un impact de l’état émotionnel et de la valence émotionnelle des contenus sur les performances cognitives des individus. Dans le cadre scolaire, la question des émotions des élèves est primordiale puisque celles-ci impacteraient la motivation et les apprentissages (Cuisinier, 2018 ; Genoud et al., 2020 ; Pekrun, 2006). A ce jour, aucun consensus n’existe entre les chercheurs sur le sens de leur incidence sur la sphère cognitive. Même si les émotions négatives tendent à engendrer des effets délétères sur les traitements, les données concernant les émotions positives ne sont pas systématiques. Certains auteurs prônent un impact néfaste de ces dernières, expliqué par un accaparement des ressources attentionnelles (Ellis et Moore, 1999) quand d’autres postulent une facilitation des traitements et une augmentation des ressources (Forgas, 1995 ; Fredrickson, 2013). Dans le but d’apporter un éclairage scientifique à ce débat, nous nous sommes proposés dans ce travail de thèse, d’explorer dans quelle mesure placer les élèves dans un état émotionnel positif pouvait avoir un impact sur les processus sous-jacents à des activités cognitives. Cinq études ont ainsi été conduites. La première avait pour objectif la validation de la procédure d’induction émotionnelle positive utilisée dans l’ensemble des expérimentations. En effet, outre la question de l’influence des émotions positives, l’apport de notre travail réside dans l’utilisation d’une procédure d’induction écologique et ancrée dans le quotidien des élèves puisqu’il s’agit d’une séance de travail manuel de tricot. Les deux études suivantes portent sur l’impact des émotions positives sur des processus d’exécution à travers les capacités d’inhibition des enfants. Elles reposent sur des tâches de stop signal pour lesquelles la valence émotionnelle du matériel expérimental a été manipulée (i.e. stimili neutre et stimili chargés émotionnelles, dans les études 2 et 3 respectivement). Les deux dernières études abordent les effets d’une induction émotionnelle positive sur des processus spécifiques à une tâche scolaire. Ainsi, elles explorent les capacités inférentielles des élèves à l’aide d’une tâche off-line de compréhension (Etude 4) et d’une tâche on-line permettant l’observation en temps réel du processus d’activation sous-tendant la production d’inférences (Etude 5).Dans leur ensemble, les résultats mettent en évidence que placer les élèves dans un état émotionnel positif augmente leurs capacités d’inhibition (i.e. Etude 2), favorise le traitement de stimuli chargés émotionnellement (i.e. Etude 3), améliore leurs capacités à produire des inférences (i.e. Etude 4) du fait d’une optimisation de leur activation au cours du traitement d’un texte (Etude 5). Les conclusions de ces différents travaux expérimentaux ainsi que la question des conditions d’apparition de l’impact des émotions sur les processus cognitifs sont discutées à la lumière de différents modèles théoriques. Des perspectives de recherches dans le domaine de l’impact des émotions sur les capacités cognitives sont proposées ainsi que des pistes pédagogiques dans le cadre scolaire.