Les vies possibles des alliances entre oursins et êtres humains : étude comparative de la Festa da Ouriçada à Baie de Suape (Pernambouc, Brésil) et de la Fête de l'Oursinade de Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône, France)
Auteur / Autrice : | Juana De Oliveira Santos |
Direction : | David Dumoulin Kervran, Maristela Oliveira de Andrade |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie |
Date : | Soutenance le 15/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 3 en cotutelle avec Universidade federal da Paraíba (Brésil) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques |
Institut : Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (Université Paris III) | |
Jury : | Président / Présidente : Claudio Jorge Moura de Castilho |
Examinateurs / Examinatrices : David Dumoulin Kervran, Maristela Oliveira de Andrade, Claudio Jorge Moura de Castilho, Lea Carvalho Rodrigues, Maria Cristina Crispim Da Silva, Pascale de Robert | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claudio Jorge Moura de Castilho, Lea Carvalho Rodrigues |
Mots clés
Résumé
La société contemporaine a tendance à expérimenter et à percevoir la relation entre culture et nature dans une perspective dualiste et paradoxale, mais un examen plus attentif révèle des nuances qui échappent à la vision du monde dichotomique, surtout lorsque l'on observe des phénomènes d'effervescence festive. Ainsi, cette recherche explore ces nuances possibles de la relation culture-nature matérialisée dans deux festivités distinctes ‒ la Fête de la Ouriçada à Suape Bay (Pernambouc-Brésil) et de la Fête de l'Oursinade de Carry-le-Rouet (Bouches-du- Rhône, France) ‒ qui présentent de grandes asymétries entre elles, mais qui sont considérées comme des expressions culturelles consacrées à la célébration du milieu marin, avec l'oursin de mer comme protagoniste. La recherche s'est appuyée sur une étude ethnographique avec une perspective comparative et une recherche bibliographique visant à analyser les festivités étudiées à travers ces concepts par une approche interdisciplinaire. Ces festivités, originaires de deux communautés différentes, sont historiquement et traditionnellement liées à la pêche artisanale et, apparemment, oscillent, à leur manière, dans le pendule dichotomique, étant tantôt facteur de préservation, tantôt facteur d’impact environnemental. En traversant les frontières physiques ou symboliques, cette étude a cherché à mettre en évidence la multiplicité du monde, les liens interculturels et interdisciplinaires dans la rencontre improbable de ces festivités dédiées à la commensalité. Cette recherche considère que les festivités sont une réponse consciente ou inconsciente à l'impulsion ‒ à la fois naturelle et sociale ‒ inhérente aux êtres humains à tisser des liens relationnels entre eux et avec le monde qui les entoure, et que pour cela l'humanité continue à créer et recréer des pratiques et des rituels comme les deux festivités étudiées. Cette recherche a conclu que l'oursin de mer, en tant qu'objet d'admiration, est constitué comme pratiquement le seul point commun des deux fêtes, cependant il est le point cardinal pour l'établissement du phénomène de sociabilité entre convives, donnant, enfin, les coordonnées pour la réalisation de la relation entre la culture et la nature. C'est d’oursin de la mer que rayonnent ‒ comme rayonnent les épines de sa peau ‒ les diverses possibilités de rencontres, ainsi que rayonnent les fils par lesquels coule la vie des Fêtes de l'Oursinade.