Thèse soutenue

Les formes du pouvoir. Possibles narratifs et sociétés dans la fiction française contemporaine

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Auteur / Autrice : Cécile Chatelet
Direction : Bruno Blanckeman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance le 09/12/2021
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Catherine Brun
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Blanckeman, Catherine Brun, Carole Auroy, Laurent Demanze, Maxime Decout
Rapporteur / Rapporteuse : Carole Auroy, Laurent Demanze

Résumé

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Ce travail se propose d’étudier des fictions qui figurent le pouvoir dans ce qu’il a d’imperceptible. En écrivant les différentes formes du pouvoir sans chercher à le mettre au jour ou à l’exposer, mais plutôt en jouant de l’énigme et de l’irrésolution, elles maintiennent l’équivoque qui caractérise les rapports de pouvoir dans lesquels nous sommes pris. Comment représenter les différentes formes du pouvoir dans leur singularité, tout en figurant ce que nous ne percevons pas du pouvoir ? De quelle manière raconter les révoltes défaites, possibles ou rêvées ? Étudiant vingt-deux fictions de Céline Minard, Marie NDiaye, Antoine Volodine, Nicole Caligaris, Pierre Senges, Lucie Taïeb et Camille de Toledo, publiées entre 1985 et 2019, il s’agit de mettre en évidence la diversité des stratégies romanesques utilisées pour représenter ainsi le pouvoir, notion dont l’extension va ici du pouvoir politique institutionnalisé aux rapports sociaux les plus intériorisés. Ces fictions se caractérisent par la dimension étrange, imaginaire ou fabuleuse des récits qu’elles font de la société contemporaine. Elles se distinguent donc des explorations littéraires du réel qui s’appuient sur les outils des sciences sociales, mais aussi de pratiques narratives fondées sur la clarification ou sur le commentaire. Amplifiant le décrochage, déjà présent dans la littérature politique, de la fiction à visée illustrative vers un régime narratif de l’opacité, cette mise en récit refuse toute forme de dévoilement du pouvoir. La volonté non-conclusive et le désir d’ambivalence manifestes de ces textes se déclinent en différentes propositions narratives, de la démultiplication des récits possibles à la narration interrompue, en passant par la digression et l’énigme jamais résolue.