Thèse soutenue

Variétés berbères senhaja : phonologie, morphologie et morphosyntaxe

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Auteur / Autrice : Evgeniya Gutova
Direction : Catherine Taine-Cheikh
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 04/12/2021
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du langage (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des langues et civilisations à tradition orale (Villejuif, Val-de-Marne)
Jury : Président / Présidente : Alexandre François
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Taine-Cheikh, Alexandre François, Vermondo Brugnatelli, Maarten G. Kossmann, Amina Mettouchi
Rapporteur / Rapporteuse : Vermondo Brugnatelli, Maarten G. Kossmann

Résumé

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Cette thèse présente une étude polylectale de plusieurs variétés berbères senhaja (nord-ouest du Maroc), soulignant les différences et points communs entre elles. Basée sur des données de terrain issues de sept variétés, elle porte une attention particulière à trois variétés : le ketama, le hmed et le zerqet. Ces variétés sont importantes pour la compréhension de la variation linguistique et de l'histoire de la région. Le senhaja présente des similitudes avec le ghomara, parlé plus à l'ouest, et le tarifiyt, parlé plus à l'est, mais les différences restent substantielles. Le senhaja et le ghomara pourraient avoir une origine commune. La thèse couvre les principaux domaines de la langue (phonologie, morphologie, morphosyntaxe) et s'intéresse aux phénomènes de linguistique de contact. Le senhaja a été fortement influencé par l'arabe dans son lexique, sa morphologie et sa syntaxe. Le modèle arabe de dérivation se retrouve dans la formation de causatifs et de participes de verbes d'origine berbère. Les adjectifs forment une classe distincte, ce qui n'est pas courant en berbère. Dans certaines variétés, les adjectifs sont conjugués, ce qui les rend similaires aux verbes. Une autre particularité est le comportement divergent des clitiques verbaux. En berbère, les clitiques sont préverbés dans des conditions syntaxiques spécifiques. En ketama, l’attraction des clitiques peut être incomplète et le clitique déictique peut être répété. Dans d'autres variétés, les clitiques peuvent rester postposés, alors qu'ils devraient être préposés. La réanalyse, la grammaticalisation et la volonté d'éviter l'ambiguïté peuvent expliquer le comportement divergent des clitiques du senhaja.