Thèse soutenue

L'Invention de l'espace chez Marcel Proust

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Auteur / Autrice : Mengni Wu
Direction : Mireille Naturel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance le 15/12/2021
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle (Paris)
Jury : Président / Présidente : Luc Fraisse
Examinateurs / Examinatrices : Mireille Naturel, Luc Fraisse, Michel Erman, Emmanuelle Kaës
Rapporteurs / Rapporteuses : Luc Fraisse, Michel Erman

Résumé

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Cette thèse se propose d’aborder l’espace et les lieux dans l’ensemble des œuvres de Proust, dans le cadre de la géographie littéraire. La première partie tente de clarifier la logique spatiale de l’écrivain dans la construction de ses lieux imaginaires. Inspiré par John Ruskin, Proust met en valeur deux notions – la « géométrie plane » et la « géométrie dans l’espace », constituant les principes fondamentaux de sa propre conception de l’espace. En partant de la chambre obscure où se réveille le héros-narrateur de la Recherche au début du récit, nous analysons la projection de paysages en images, les structures élémentaires de petites unités spatiales, ainsi que la totalité et la continuité de vastes régions. La deuxième partie examine les quatre territoires de la Recherche : Combray, Balbec, Paris et Venise. Ces pays, vacillant entre le réel et l’imaginaire, sont analysés en lien avec leurs versions primitives dans Jean Santeuil, à travers la topographie et les espaces intérieurs. Nous envisageons ainsi d’éclairer le processus de la transformation de ces lieux par l’écriture de Proust. La troisième partie traite la question de l’origine et les sources de l’univers proustien. Nous introduisons le concept du « vide », qui peut référer soit à des espaces lacunaires ou indéterminés, soit aux phénomènes atmosphériques, tous participant à la construction du monde. Enfin, nous nous focalisons sur la représentation de la mer chez l’écrivain, notamment dans Les Plaisirs et les Jours. En passant d’immenses territoires aux éléments naturels, de son œuvre principale à son premier recueil de 1896, nous souhaitons percevoir le génie de Proust dans l’invention de son espace fictif.