Comment fait-on du social au XXIe siècle ? Politiques sociales du Frente Amplio à l’épreuve de la vulnérabilité en Uruguay (2005-2020)
Auteur / Autrice : | Lorena Custodio |
Direction : | Denis Merklen, Marcos Supervielle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 17/11/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 3 en cotutelle avec Universidad de la República (Montevideo) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques |
Institut : Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (Université Paris III) | |
Jury : | Président / Présidente : Carmen Midaglia |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Merklen, Marcos Supervielle, Carmen Midaglia, Catherine Neveu, Delphine Mercier, Gabriel Kessler | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Neveu, Delphine Mercier |
Mots clés
Résumé
L’objet de la présente thèse est d’analyser le rôle des politiques sociales mises en oeuvre par les gouvernements du Frente Amplio (2005-2020) en Uruguay destinée aux différentes situations de vulnérabilité. L’analyse est effectuée à différents niveaux. En premier lieu, selon une perspective socio-historique de l’état social et du traitement de la pauvreté, on réfléchit à la problématisation de la question sociale pendant les gouvernements progressistes. En deuxième lieu, les débats et les représentations des acteurs politiques, universitaires, techniques et locaux concernant les politiques d’assistance sociale sont exposés. L’analyse documentaire permet d’étudier l’orientation et la mise en oeuvre de trois types de programmes spécifiques. Enfin, à partir de l’expérience et des parcours des populations vulnérables, on analyse leurs relations avec le nouvel État social et on propose une typologie des parcours en termes de sécurité et de protection sociale. Les résultats atteints montrent un changement de l’orientation de la conception du nouvel État social en renouant la vieille tradition instaurée par José Batlle et Ordóñez au début du XXe siècle. Toutefois, cette conception est, pour l’instant, en contradiction avec certains des instruments spécifiques mis en place pour faire face à la vulnérabilité. La politique sociale dans une perspective macro est conçue en termes de droits et en mettant l’accent sur la redistribution des ressources, tandis que les actions font attention à l’amélioration des conditions de vie et le soutien psychosocial, mais les moyens de subsistance semblent absents. Cette contradiction est liée à la manière dont le Frente Amplio arrive au gouvernement national et à la manière dont il conceptualise la question sociale. À la fois, les organisations sociales qui avaient joué auparavant un rôle dans la gestion du social sont reléguées au second plan par le centralisme du nouvel État, dans un scénario où plusieurs acteurs présentent différentes logiques de pensée et d’action. L’expérience des populations les plus défavorisées trouve une aide et une reconnaissance dans le nouvel État social, mais pas les ressources suffisantes pour leur permettre de transformer substantiellement leur situation et, moins encore, d’obtenir un moyen de subsistance stable et ayant droit à la sécurité sociale.