Danse et dissidence : dramaturgie de la résistance dans le théâtre de William Butler Yeats et de Wole Soyinka
Auteur / Autrice : | Inés Bigot |
Direction : | Alexandra Poulain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance le 19/11/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes Anglophone, Germanophone, Iranien, Indien et Etudes Européennes (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone |
Jury : | Président / Présidente : Hélène Lecossois |
Examinateurs / Examinatrices : Alexandra Poulain, Hélène Lecossois, Élisabeth Angel-Perez, Pierre Longuenesse, Christiane Fioupou, Fiona Mc Cann | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Lecossois, Élisabeth Angel-Perez |
Mots clés
Résumé
Dans le théâtre rituel total de William Butler Yeats et de Wole Soyinka, la danse, comprise aussi bien comme pratique performative que comme motif littéraire, se fait le véhicule des questionnements philosophiques et politiques des dramaturges, un outil critique dissident qui vient menacer les constructions épistémologiques et l’ordre établi. Loin d’être réduite à un symbole identitaire univoque, dans un cadre (post)colonial irlandais et nigérian où l’esprit de communauté a été ébranlé, la danse incarne le processus instable de reconstruction d’une identité personnelle et nationale perçue comme métamorphique et résistant aux catégorisations hâtives. Rebelles, les corps dansants des pièces, situés à la croisée des sphères de l’humain et du divin, du langage et du corps, de l’immobilité et de l’instabilité, du multiple et de l’un, ne se laissent pas étiqueter facilement. Ils constituent ainsi à eux seuls un microcosme représentatif de l’esthétique dramaturgique de Yeats et de Soyinka. Il s’agit d’une esthétique de la dissidence qui emprunte toujours un détour pour mettre en scène une certaine conception de l’identité irlandaise et nigériane, résistant à la tentation d’un discours totalisant et figé grâce à ce processus de distanciation qu’implique l’étymologie du terme « dissidence » (dissidere, dis-sedere : être assis à l’écart). Notre objectif principal sera d’identifier les multiples facettes du discours dissident que porte la danse dans les pièces de Yeats et de Soyinka, deux hommes de théâtre engagés que tout sépare à première vue (époque, culture, aire géographique) mais dont la conception du corps dansant, et par extension métaphorique, de l’identité, est comparable à bien des égards.