Thèse soutenue

«Je ne suis pas une apparition, je suis une femme» : Delphine Seyrig, icône du cinéma moderne, actrice insoumise, star féministe

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Alexandre Moussa
Direction : Raphaëlle Moine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 25/06/2021
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris ; 1997-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)
Jury : Président / Présidente : Thomas François
Examinateurs / Examinatrices : Raphaëlle Moine, Thomas François, Jacqueline Nacache, Ginette Vincendeau, Mathias Lavin

Résumé

FR  |  
EN

Icône cinéphilique célèbre pour ses rôles de femmes énigmatiques et sophistiquées dans les films de la modernité, actrice de formation naturaliste à la voix singulière et au jeu souvent ostentatoire et distancié, star engagée aux côtés des mouvements de femmes des années 1970 et figure majeure de la vidéo féministe : Delphine Seyrig occupe une place sans équivalent dans l’histoire des stars françaises. En croisant l’étude de la persona de la star construite à travers ses rôles et ses apparitions médiatiques, l’analyse de son jeu d’actrice et l’histoire de ses collaborations professionnelles, cette thèse entend restituer la complexité de son parcours entre cinéma, théâtre, télévision, vidéo et engagement politique. Si la postérité a tendu à opposer les deux facettes de la persona de Seyrig – l’actrice féminine et la réalisatrice féministe –, l’étude diachronique de sa carrière, replacée dans son contexte culturel, permet au contraire de les envisager dans leur interdépendance et leur complémentarité. Sa trajectoire à la forte dimension réflexive met en évidence les stratégies possibles de résistance d’une star face à son image et les contradictions ou difficultés auxquelles l’exposent ses prises de position. Elle témoigne en outre des puissances esthétiques et politiques de la performance actorale à l’opposé de la passivité supposée de la muse, et des prolongements possibles d’un engagement féministe dans la création – à travers l’appropriation du médium vidéo qui brouille la frontière entre réalisation et interprétation, et la défense et la préservation d’œuvres écrites et réalisées par des femmes.