Sujet, sens, expressivité du langage intérieur. Études énonciatives de l’écriture littéraire de la conscience (François Mauriac, Nathalie Sarraute, Samuel Beckett)
Auteur / Autrice : | Chaobin Huang |
Direction : | Marie-Christine Lala |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 16/06/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du langage (Paris ; 2019-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CLESTHIA (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Christian Puech |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Christine Lala, Christian Puech, Stéphane Bikialo, Dominique Ducard, Anamaria Neag Curea | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Bikialo, Dominique Ducard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Quelle est la condition d’être du langage intérieur ? Si sa forme peut être abrégée et réduite au minimum, son sens peut-il être suspendu ? Si le sujet ne se communique rien à lui-même, quelle est la fonction linguistique du langage intérieur ? Est-il possible de se dire sans je ? Et quel est le rôle du je dans le langage intérieur ? Notre étude explore la constitution du sujet et du sens dans le langage intérieur, à partir d’études énonciatives de l’écriture littéraire de la conscience. L’hypothèse est que les expressions littéraires de la conscience, qui sont des formes matérielles et observables (niveau linguistique), combinent des traces du langage intérieur, inaccessible à l’observation directe (niveau épilinguistique). Notre méthode consiste à analyser au plan de l’énonciation les opérations mentales et les organisations internes des représentations discursives du langage intérieur, dans les écritures de François Mauriac, de Nathalie Sarraute et de Samuel Beckett. Dans ces écritures, sont représentés divers états du langage intérieur : le monologue intérieur comme dialogue intériorisé, le mouvement intérieur pré-linguistique et la conscience vide. Nous proposons de considérer ces langages intérieurs sur le continuum entre le je et le non je, le sens et le non-sens, l’expressivité et l’inexpressivité, le langage en action et le langage impuissant, l’ouverture vers le monde (sensible et social) et l’enfermement en soi. De leur similitude et de leur différence procède la ressemblance de famille des écritures littéraires de la conscience, qui concerne essentiellement la réalisation de la subjectivité émergente et l’engendrement du sens dans la perspective énonciative.