Thèse soutenue

L'émergence du travail : culture visuelle et foyers d'observation

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Auteur / Autrice : Guilherme Da Silva Machado
Direction : Antonio SomainiVinzenz Hediger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 30/04/2021
Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec Johann-Wolfgang-Goethe-Universität (Francfort-sur-le-Main, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire International de Recherches en Arts (Paris)
Jury : Président / Présidente : Yves Citton
Examinateurs / Examinatrices : Antonio Somaini, Vinzenz Hediger, Yves Citton, Yvonne Zimmermann, Benoît Turquety, Nikolaus Müller-Schöll

Résumé

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Les foyers d’observation du travail sont les espaces à l’intérieur desquels le travail émerge comme objet du regard. Cette thèse propose une analyse esthétique et généalogique de ces espaces où les écoliers, les professionnels et les auto-entrepreneurs du marché économique contemporain apprennent ce qu’est le travail et à vivre sous le joug de sa vérité. Elle vise à mettre au point une méthodologie d’analyse des dispositifs d’observation du travail compris comme des agencements de techniques (textuelles, photographiques, cinématiques et informatiques) et d’énoncés encadrant des pratiques institutionnalisées d’observation qui produisent des subjectivités capables de reconnaître les formes et les significations du travail. Le défi que l’on s’est imposé ici est de considérer le travail comme le résultat d’une série de configurations esthétiques, épistémologiques et ontologiques qu’il s’agira de cartographier et d’en relever quelques unes des principales souches généalogiques. On se concentrera sur trois modèles de configuration : les foyers scolaires, les foyers autoplastiques et les foyers opérationnels d’observation du travail. Ces trois modèles de dispositif de production du regard concernent, respectivement, les pratiques d’orientation professionnelle des jeunes et leur encadrement par les sciences de l’éducation et la psychologie, les pratiques d’autopromotion des agents actifs du marché du travail et leur héritage poétologique de construction d’une personnalité publique, et enfin les pratiques de formation professionnelle et de gestion des savoirs dans les entreprises, qui possèdent, comme les premières, pour ce qui concerne leurs outils de gestion, une histoire pluri-centenaire. On offre ainsi une approche macro-historique et transdisciplinaire – abordant des théories pédagogiques, psychologiques, littéraires, cinématographiques, sociologiques, cybernétiques, ergonomiques et de gestion des organisations – afin d’ébaucher une théorie de la culture visuelle contemporaine du travail. L’ambition de cette thèse est de fournir aux recherches sur le « cinéma utilitaire » une méthodologie d’analyse selon laquelle les images peuvent être considérées comme des atmosphères symboliques techniquement configurées. La notion de foyer d’observation que l’on propose ici relie la question des dispositifs de pouvoir à celle des anthropotechniques et des atmosphères culturelles. Elle devrait pouvoir montrer que les pratiques contemporaines de gouvernance des forces de production relèvent largement de puissances cinématiques de construction d’espaces de syntonie où se produisent les sujets intimement concernés par la production de richesse.