Thèse soutenue

« Le Vol nuptial de la reine des abeilles et de Mélisande ». Poétique de la nature dans l’œuvre de Maurice Maeterlinck

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Auteur / Autrice : Mathilde Régent
Direction : Henri Scepi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance le 07/01/2021
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle (Paris)
Jury : Président / Présidente : Bertrand Marchal
Examinateurs / Examinatrices : Henri Scepi, Bertrand Marchal, Gérard Dessons, Anne Simon, Sophie Lucet, Arnaud Rykner
Rapporteurs / Rapporteuses : Gérard Dessons, Anne Simon

Résumé

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Ce travail propose de retracer la cohérence d’une pensée de la Nature développée dans l’ensemble de l’œuvre de Maeterlinck, tous genres confondus ; d’observer les choix poétiques et dramaturgiques qui en découlent ; et d’examiner l’intérêt de relire certains questionnements esthétiques et éthiques à la lumière du discours naturaliste ou entomologiste de l’auteur. Parce qu’elle engage une pensée de la loi et de l’intentionnalité, mais aussi des modes d’inscription d’un être dans un milieu, une collectivité, et une temporalité évolutive, la réflexion sur la Nature et sur l’évolution, dans les différentes théorisations auxquelles elle donne lieu au XIXe siècle, implique un changement de perspective, et un usage distancié de l’anthropomorphisme, qui s’accompagne en retour d’une saisie transindividuelle des processus humains. Elle implique une redéfinition de l’instinct, qui fait écho à celles que proposent les champs entomologiste, mais aussi médical et juridique, qui conduit à repenser les notions de justice et de responsabilité. Elle est ainsi au cœur d’une nouvelle dramaturgie qui entend représenter non les actions des hommes, mais les « gestes inconscients de l’être » (M. Maeterlinck). Cette réflexion se traduit à la fois par une poétique de l’idée évolutive dont témoignent les essais, et par différentes expérimentations lyriques et dramaturgiques : réévaluation des relations entre le personnage et son milieu dans le discours et la pratique dramaturgiques, mais aussi dans l’écriture des Serres Chaudes, jeu de perspectives et « mélodrames discontinus » (P. McGuinness) du premier théâtre, féeries plus tardives qui figurent sur scène une idéale congruence entre les lois de la Nature et les lois morales humaines. L’ambivalence de cet idéal est à l’origine d’une poétique de l’indétermination, mais aussi de l’ambiguïté et de la suggestion morale.