Thèse soutenue

Se situer, se destituer : arts contemporains et stratégies énonciatives

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Auteur / Autrice : Kantuta Quirós
Direction : Jacinto Lageira
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et sciences de l'art. Esthétique
Date : Soutenance le 25/03/2021
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut ACTE (Paris ; 2012-...)
Jury : Président / Présidente : Françoise Parfait
Examinateurs / Examinatrices : Jacinto Lageira, Dork Zabunyan, Éric Chauvier
Rapporteur / Rapporteuse : Romain Bertrand, Magali Nachtergael

Résumé

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C’est sur l’arrière-fond d’une histoire du sujet et la subjectivation qui traverse les XXème et XXIème siècles que se déplie ce travail de recherche. Il prend ses sources dans ce moment inaugural de 68 qui invitait à se situer, à mettre à jour la position sociale de celui qui énonce, un locus énonciatif qui avait pu être longtemps occulté (sous la forme d’un « point de vue zéro », pour reprendre les mots de Castro Gomez, d’une vue de nulle part, pour reprendre ceux de Nagel et de Brassier). Les pratiques de l’art dont il est ici question (dans le champ des arts visuels, du cinéma, de la poésie, de la littérature, de l’architecture et de la danse) se placent toutes à l’aune de ce mouvement d’affirmation d’une énonciation située, incarné par des mouvements intellectuels, politiques et esthétiques minoritaires (mouvements queer, féministes, postcoloniaux, etc.). Dans le même temps, elles sont également traversées par un mouvement presque contraire : une volonté de désidentification, qui vient compliquer cette scène énonciative et produire des modalités de différence, dans la correspondance à soi, des formes d’énonciation paradoxale. Alors qu’on oppose régulièrement aujourd'hui, dans le débat contemporain, les « identitaires » aux « universalistes », j’investigue des stratégies énonciatives qui excèdent la dichotomie de ce schéma et entrevois alors comme une marée énonciative cette oscillation entre la possibilité d’une institution de soi (d’une entrée sur les scènes à la fois narrative, nominale et même pronominale) et celle d’une destitution, d’une échappée aux assignations ou aux réassignations (étatiques, institutionnelles, …).