In Terra Africa : explorations et expéditions romaines en Afrique (IIIe siècle - Ier siècle avant notre ère)
Auteur / Autrice : | Alain Zelanti |
Direction : | Sylvie Pittia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 27/11/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Anthropologie et histoire des mondes antiques (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Caroline Michel d'Annoville |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Pittia, Monique Dondin-Payre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Lafon, Maria Teresa Schettino |
Mots clés
Résumé
Le concept géographique d’Africa possède la particularité d’avoir une double signification désignant à la fois les territoires qui constituaient le domaine carthaginois et un vaste ensemble s’étendant sur l’ensemble de l’Afrique du Nord-Ouest. Il résulte d’une construction historique qui s’est forgée entre le IIIe et le Ier siècle avant notre ère grâce aux différentes expéditions romaines. L’Afrique du Nord-Ouest présente de nombreuses contraintes liées aux reliefs et aux courants maritimes. En dehors du domaine carthaginois, la présence punique est faible, bien que les villes du Métagonion aient occupé une fonction particulière, quoique difficile à définir : le rôle de cet espace dans les circuits économiques puniques n’est pas supérieur à ceux du sud de l’Espagne ou de la Sicile. Les deux premiers traités entre Carthage et Rome rapportés par Polybe attestent de l’ancienneté des relations entre les deux cités. Les Carthaginois se souciaient de protéger certains rivages de la fréquentation des navires étrangers, éventuellement romains. Les guerres puniques marquent une rupture profonde. De nombreuses difficultés logistiques existent pour atteindre l’Afrique : la construction des flottes de guerres, le recrutement et le ravitaillement des hommes, la connaissance des courants marins et des littoraux. Le succès des combats dépend aussi fortement d’un soutien des populations locales, comme le montre la victoire de Scipion l’Africain qui contraste avec l’échec de Regulus. La constitution de liens personnels et officiels avec Syphax a permis d’affaiblir l’organisation militaire et politique de l’espace africain. Scipion, en difficulté devant Utique, a pu profiter de ses relations avec Syphax pour affermir sa position en hiver avant de reprendre l’offensive. L’alliance avec Massinissa lui a apporté une connaissance des lieux et des renforts substantiels. Enfin, la troisième guerre punique, modifie une nouvelle fois le rapport avec l’espace africain. Dès la destruction de Carthage, Scipion Émilien charge Polybe d’explorer les côtes de la Maurétanie. Selon toute vraisemblance, l’expédition reprend un itinéraire punique passant par l’Espagne et parvient au sud l’oued Draa. Elle cherche sans doute l’origine de la richesse des Carthaginois. Les campagnes militaires contre Jugurtha, puis celles des guerres civiles, révèlent la présence de nombreux Italici en Afrique et placent les souverains africains comme acteurs essentiels dans les luttes romaines. L’expédition de Cornelius Balbus contre les Garamantes renoue avec l’exploration de l’espace africain, mais elle implique de grandes difficultés logistiques pour traverser les étendues sahariennes.