Le corps précipité : Chute et châtiment dans l'art européen de la première modernité (XVe-XVIIe siècles)
Auteur / Autrice : | Angèle Tence |
Direction : | Philippe Morel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 27/11/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jérémie Koering |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Morel, Ralph Dekoninck, Giovanni Careri | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Hochmann |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse entend apporter un éclairage significatif sur la place des chuteurs dans les arts visuels de la première modernité. Qu’il s’agisse des anges rebelles, des géants chrétiens et mythologiques, d’Icare ou de Phaéton, ces transgresseurs jetés du ciel ont fait l’objet d’un certain nombre d’études mais ont rarement été confrontés en histoire de l’art. L’un des objectifs de cette thèse est de faire émerger les correspondances exégétiques, poétiques et philosophiques entre ces images, de mettre en évidence un imaginaire de la chute punitive. La première partie s’intéresse aux modalités suivant lesquelles la chute transforme le corps des mauvais anges, intervient dans leurs rapports à la représentation du cosmos et investit le thème des géants mythologiques. Intégrées à des systèmes décoratifs tels que la sala dei Giganti du palais du Té ou la cappella di San Michele au Vatican, ces figures relèvent d’une instrumentalisation politique et religieuse des images, mise en évidence dans la deuxième partie. Enfin, la troisième partie propose de dégager les valeurs esthétiques de la chute en tant que mouvement corporel extrême : on tente de comprendre comment certains artistes abordent les difficultés de sa représentation – un homme qui tombe est difficile à observer dans la réalité –, comment est exploité le potentiel expressif du corps précipité, repoussé hors de ses limites motrices, et quels sont les effets des images de chutes zénithales sur le spectateur, en particulier dans les décors de plafonds de la fin du XVIIe siècle.