Thèse soutenue

(Se) former aux métiers du développement en région Totonaque, Mexique

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Auteur / Autrice : Anayansi González Rodríguez
Direction : Roser CussóGunther Dietz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 13/12/2021
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité mixte de recherche Développement et sociétés (Nogent-sur-Marne, Val-de-Marne ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Daniel Frandji
Examinateurs / Examinatrices : Roser Cussó, Gunther Dietz, Francis Lebon
Rapporteurs / Rapporteuses : Étienne Gérard, Sara Ladrón de Guevara González

Résumé

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Le monde du « développement » est continuellement tenu en mouvement par une multitude d’acteurs qui à différents niveaux conçoivent, planifient et mettent en œuvre tout type d'opérations visant à produire des changements dans des milieux sociaux spécifiques. Encore peu de recherches ont eu comme objectif d’étudier en profondeur les processus par lesquels ces acteurs « se forment » et « sont formés » pour exercer leur rôle professionnel. Cette thèse propose donc d’explorer les processus de socialisation aux « métiers du développement de terrain » en s’intéressant tout particulièrement à la formation d’« intermédiaires locaux du développement » au sein d’une institution d’enseignement supérieur située dans la région Totonaque de l’état de Veracruz au Mexique. Les processus de socialisation au sein de cette institution éducative se trouvent traversés : par une tendance mondiale d’adoption des logiques marchandes et entrepreneuriales qui mettent en avant la responsabilité des individus dans leur propre développement et poussent vers la professionnalisation des acteurs locaux ; par des dynamiques nationales qui, dans le cadre des politiques multiculturalistes, promeuvent des programmes de formation des professionnels d’origine autochtone, permettant de normaliser et orienter leurs pratiques vers le « développement avec identité » ; mais surtout par les logiques des enseignants et étudiants, principales parties prenantes des processus d’enseignement-apprentissage construit quotidiennement, qui proposent d’autres manières de pratiquer le développement sous le signe de l’« interculturalité » et du « buen vivir ». Au croisement de la sociologie de la formation et de la socio-anthropologie du développement, cette thèse propose une analyse à différents niveaux cherchant à comprendre la manière dont ces dynamiques nationales et internationales s’articulent et rentrent en tension avec les logiques des acteurs régionaux et locaux. Mais tout en nous intéressant particulièrement, à partir d’une enquête ethnographique menée en 2016, aux stratégies adoptées pour initier les étudiants au rôle de « gestionnaire interculturel » au sein de l’Universidad Veracruzana Intercultural campus Totonacapan, et au parcours vécu par les étudiants vers la découverte de ce rôle.