Thèse soutenue

Voies étudiantes : pour une histoire globale des mobilités étudiantes en Asie (Inde britannique - Indochine française, années 1850-1940)

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Auteur / Autrice : Sara Legrandjacques
Direction : Pierre Singaravélou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 04/12/2021
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) - Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Rebecca Rogers
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Singaravélou, Vanessa Caru, Natasha Pairaudeau
Rapporteurs / Rapporteuses : Ludovic Tournès

Résumé

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Cette thèse propose une réflexion sur l’essor global des mobilités étudiantes en Asie entre le milieu du XIXe siècle et la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour cela, elle explore plus particulièrement le cas de deux colonies rattachées à deux empires distincts, l’Inde britannique et de l’Indochine française. Alors que les premières universités indiennes sont fondées en 1857, il faut attendre le début du XXe siècle pour qu’émergent des écoles supérieures dans la péninsule indochinoise. Dès lors, l’accès à l’enseignement supérieur et technique sous-tend des circulations qui se déploient à la fois dans les colonies et au-delà de leurs frontières. Cet enchevêtrement des échelles se trouve au cœur de cette étude, convoquant pour le saisir les outils de la comparaison et de la connexion. Une approche globale des mobilités estudiantines doit permettre de démontrer que ces mobilités sont une caractéristique essentielle de l’enseignement supérieur et technique, participant à la structuration de ce dernier et des sociétés dans lesquelles les circulations s’insèrent. Ainsi, la présente thèse examine les mobilités étudiantes dans leur globalité, du départ et sa préparation jusqu’au retour, en passant par le voyage, moment mobile par excellence, et le séjour d’étude. Organisée chronologiquement, la première partie propose une réflexion sur les ruptures et les continuités qui caractérisent le développement des migrations éducatives à l’âge des empires. L’élan de la deuxième moitié du XIXe siècle laisse place à un véritable tournant global au cours des premières décennies du XXe siècle, dont l’ampleur et les caractéristiques doivent être repensés. Entre le premier et le second conflit mondial, les flux connaissent leur apogée à toutes les échelles, sans que les tensions géopolitiques et militaires ne viennent réellement les tarir. Alors que le voyage, en tant que déplacement, consacre l’entrée dans la mobilité, la deuxième partie se consacre à l’expérience étudiante pendant le séjour à vocation éducative. Elle révèle d’abord les enjeux liés à l’accueil des candidats aux diplômes, décisif quant au bon déroulement des études. L’admission dans des établissements d’enseignement n’est pourtant pas évidente et souligne la grande diversité de trajectoires. Se faisant, les individus quittant ou rejoignant les colonies d’Asie du Sud et du Sud-Est s’insèrent dans des communautés étudiantes aux contours mouvants mais aussi dans un cadre politique et social plus large. Finalement, l’achèvement de la mobilité est l’occasion de mesurer l’impact de celle-ci sur les parcours individuels et collectifs en situation coloniale et impériale.