Thèse soutenue

Frères et soeurs dans l'Europe du haut Moyen-Age (vers 650-vers1000)

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Auteur / Autrice : Justine Audebrand
Direction : Geneviève Bührer-Thierry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 13/11/2021
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Didier Lett
Examinateurs / Examinatrices : Geneviève Bührer-Thierry, Sylvie Joye, Emmanuelle Santinelli, Martin Aurell, Simon MacLean

Mots clés

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Résumé

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Les relations entre frères et sœurs constituent encore un champ mal exploré de l’étude de la famille pour la période allant de 650 à 1000. Pourtant, le lien adelphique est un élément essentiel des sociétés du haut Moyen Âge, tant dans les mondes franc et germanique qu’en Angleterre : dans les discours de l’Église, il apparaît comme un idéal. En outre, dans le contexte démographique médiéval, la relation adelphique est souvent la plus pérenne : face à la mort précoce des parents et à un veuvage fréquent, elle accompagne les individus tout au long de leur existence. Étudier les relations adelphiques est également une manière d’envisager les relations entre hommes et femmes grâce aux dernières avancées dans la recherche sur le genre. La thèse s’organise autour de quatre grandes thématiques structurées par les crises que peut connaître la relation adelphique. Il s’agit tout d’abord d’étudier le vocabulaire et de déterminer qui fait partie – ou non – d’un groupe adelphique, et quels sont les critères qui définissent la place des individus au sein du groupe. Ensuite, il est nécessaire de cerner dans quelles conditions sont façonnées les relations entre frères et sœurs : dans l’enfance, les parents agissent pour créer une identité de groupe parmi les frères et sœurs. La mort de ces parents constitue une première crise qui redéfinit la place de chacun et chacune parmi ses frères et sœurs. Le troisième axe vise à circonscrire les relations adelphiques au jour le jour. Cela concerne tout d’abord la question de la répartition des pouvoirs au sein des groupes aristocratiques, mais aussi la gestion des biens, dans un régime de propriété qui promeut la division du patrimoine. Il est également intéressant, dans le cadre de cette thématique, de s’intéresser aux mécanismes émotionnels qui régissent les relations adelphiques, ainsi qu’aux normes et aux déviances de ce discours émotionnel. Enfin, le dernier axe est consacré au délitement des fratries et aux recompositions qui peuvent en découler : les guerres, les veuvages et le décès d’un membre de la fratrie sont autant de moments révélateurs qui peuvent souligner, en creux, l’articulation des relations de parenté. Ces trois derniers axes suivent à grands traits la vie des individus, de la naissance à la mort. Il s’agit donc de faire une histoire totale des groupes adelphiques, qui va de l’histoire du pouvoir à l’histoire des émotions, du politique à l’intime, des structures aux individus.