Thèse soutenue

Pour une histoire des rapports de pouvoir au Moyen Age : études textométriques du vocabulaire du pouvoir en France du nord, Castille et Norvège au XIIIe siècle
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Auteur / Autrice : Evgeniâ Aleksandrovna Šelina
Direction : Joseph MorselAna Rodríguez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 04/05/2021
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Benoît Grévin
Examinateurs / Examinatrices : Joseph Morsel, Ana Rodríguez, Aude Mairey
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marie Maillefer, Didier Méhu

Mots clés

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Résumé

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La représentation des relations de pouvoir dans les textes écrits au XIIIe siècle est l’objet de ce travail. L’hypothèse qui l’a guidé est celle d’une différence ontologique entre les sociétés dites ‘analogistes’ (comme la société médiévale occidentale) et ‘naturalistes’ (comme la nôtre), suggérée par divers travaux menés sur le vocabulaire des textes médiévaux. En tenir compte permettait de renouveler l’approche des rapports de pouvoir dans la société médiévale, face à des hypothèses historiennes courantes mais souvent fondées sur des concepts modernes. L’étude s’est fondée sur une base empirique large et des méthodes textométriques destinées à garantir la validité des résultats. Sont ainsi apparues plusieurs spécificités de la langue médiévale, dotée d’un régime sémantique propre et dont il importait de tenir compte pour saisir les représentations du pouvoir dans les textes. Le corpus documentaire provient de trois régions spécifiques (France du Nord, Castille, Norvège) et d’une période précise (XIIIe siècle). Ces choix reposaient sur l’hypothèse que l’Occident médiéval constituait un ‘système spatial’ doté notamment d’un ‘noyau’ et d’un ‘anneau’, aux dynamiques sociales distinctes mais articulés entre eux et coévolutifs. Travaillant sur la langue du pouvoir, il fallait pouvoir comparer les usages spécifiques des deux langues écrites du ‘pouvoir’ (le latin et une langue vernaculaire, romane ou germanique), pour saisir comment les dominants construisaient des rapports de domination légitimes et en même temps (ou avant tout) négociaient leurs rapports. Le XIIIe siècle a été choisi comme période du passage au système à deux langues écrites du pouvoir (au lieu du seul latin).