Thèse soutenue

Les femmes de l'ennemi : les procès pour collaboration pendant l'après-guerre : une comparaison entre la France et l'Italie (1940- 1951)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Barbara De Luna
Direction : Fabrice VirgiliPatrizia Dogliani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 25/05/2021
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : François Rouquet
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Virgili, Patrizia Dogliani, Valeria Galimi
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniela Ardoni

Résumé

FR  |  
EN

Dans l’après-guerre, des milliers de femmes italiennes et françaises ont été jugées par la Cour de justice et les Corti d’Assise Straordinarie pour collaboration avec l'envahisseur allemand. L'examen comparatif des dossiers judiciaires conservés dans les fonds de ces tribunaux extraordinaires permet de répondre à quelques questions qui contribuent à éclairer un phénomène longtemps laissé en marge de l'historiographie, réduit aux maigres stéréotypes de l'espionne et de la " femme de l'ennemi " : pourquoi ces femmes ont-elles choisi de se ranger du côté des nazis-fascistes ? Quels ont été les chemins qui les ont conduites à ce choix ? Comment ont-elles collaboré ? Quelles étaient les raisons de leur comportement ? Quelle relation ont-elles établie avec la violence ? Comment ont-elles été jugées après la guerre ? L'objectif est donc, d'une part, de se rapprocher des histoires de ces femmes et d'identifier les similitudes et les différences entre les univers collaborationnistes italien et français, en comprenant leurs choix, motivations et comportements en rapports aux différents contextes de guerre dans lesquels ils ont pris forme. D'autre part, l'examen des sources vise à mettre en évidence les représentations les plus répandues qui ont circulé dans l'après-guerre à propos des collaboratrices, notant une tendance générale des juges des deux pays à punir les femmes à travers un discours judiciaire misogyne qui visait, plutôt que à condamner les crimes commis par celles-ci, à rétablir les divisions traditionnelles de genre, perturbées par les bouleversements de la guerre totale.