La dissuasion des crimes internationaux : une analyse microéconomique et économétrique
Auteur / Autrice : | Yann Lecorps |
Direction : | Pierre Kopp |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 17/09/2021 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Économie (Paris ; 2004-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Éric Langlais |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Kopp, Bertrand Crettez, Claudine Desrieux, Nuno Garoupa, Bruno Deffains | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bertrand Crettez, Claudine Desrieux |
Résumé
Cette thèse est une contribution à la littérature en économie du droit. Elle s’intéresse au phénomène de dissuasion dans un contexte de criminalité pénale internationale. Chaque chapitre explore, théoriquement ou empiriquement, une question liée à la dissuasion de cette criminalité encore peu étudiée. Le premier chapitre est une contribution théorique qui s’intéresse à la nature organisée de la criminalité pénale internationale. Cette caractéristique organisée soulève une question d’allocation des ressources de la politique répressive entre les leaders d’organisations et les autres membres. Le résultat principal de ce chapitre suggère qu’au-delà d’un certain niveau de dommage causé par la criminalité pénale internationale, la politique répressive optimale du décideur public implique d’investir des ressources dans la détection de tous les criminels de l’organisation. Le deuxième chapitre est une contribution empirique qui s’intéresse à l’effet dissuasif de la Cour pénale internationale (CPI). L’inclusion d’effets fixes interactifs dans les modèles permet de fournir une estimation de l’effet dissuasif de la CPI plus crédible que les estimations fournies par la littérature jusqu’à présent. Il est montré que la CPI génère un effet dissuasif à l’égard des groupes non gouvernementaux dans les pays où le niveau de criminalité pénale est élevé et les institutions sont fragiles. Dans les pays où cette criminalité est faible et les institutions fortes, la CPI ne génère pas d’effet dissuasif. Le troisième chapitre est une contribution théorique s’intéressant à l’apport des organisations non gouvernementales (ONG) à la dissuasion de la criminalité pénale internationale. Dans un contexte où le gouvernement a des intérêts communs avec les criminels internationaux, la présence d’une ONG qui surveille et dénonce les crimes est socialement bénéfique si le coût de son activité sur le gouvernement est suffisamment élevé. La radicalité de l’ONG dans ce contexte est contre-productive.