Thèse soutenue

Cinq essais sur la régulation, le financement par les marchés et l’évaluation des actifs financiers dans l’ère de la finance responsable (2005 - 2019)

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Auteur / Autrice : Romain Berrou
Direction : Philippe Dessertine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 11/01/2021
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Management Panthéon-Sorbonne (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherche en gestion des organisations (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Éric Lamarque
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Dessertine, Franck Bancel
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Barneto, Céline-Hélène Barredy

Résumé

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Notre travail consiste à étudier l’intégration des problématiques de développement durable dans la sphère financière en se focalisant principalement sur les marchés de capitaux et leurs acteurs et en se posant la question de recherche suivante : « est-ce que les marchés financiers mettent un prix sur les performances responsables et environnementales des entreprises ? ». Notre recherche est effectuée dans le cadre théorique de l’évaluation des actifs financiers, cadre théorique qui fait actuellement face à deux révolutions majeures. D’une part, la révolution « durable », qui pose une problématique nouvelle aux acteurs financiers sous la forme d’un risque systémique global qui ne peut être comparé dans son impact potentiel qu’à la menace que représentait les armes de destruction massives. Alors que les acteurs financiers commencent à comprendre le risque économique - entre autres – que représenterait un échec à atténuer le changement climatique, la perte de biodiversité, les évènements climatiques extrêmes et les catastrophes naturelles correspondantes, les marchés financiers vont inévitablement changer. Les cinq essais de cette thèse doctorale représentent une tentative, en utilisant les données les plus fiables disponibles aujourd’hui, de comprendre comment ces marchés financiers peuvent être en train d’évoluer. De l’autre, la révolution des données apportant des flux massifs et constants de nouvelles formes de données aux acteurs des marchés financiers, traitées à l’aide d’ordinateurs dont la puissance augmente constamment ainsi que de nouvelles méthode très exigeantes de traitement statistiques et de machine learning avancées nécessaires à l’analyse de ces bases de données grandissantes. La première étape de notre travail consiste à explorer comment les praticiens, les académiques et les régulateurs essaient de définir ce que constitue la finance responsable et nous permet de comprendre qu’un consensus sur ce sujet n’a toujours pas été atteint à ce jour. Dans une seconde étape, nous observons les entreprises climatiques – ces entreprises dont 75% du chiffre d’affaire provient d’activités alignées avec les objectifs climatiques de la conférence de Paris – et analysons comment les marchés de capitaux financent les entreprises traditionnelles et climatiques aux Etats-Unis et en Europe sur les dernières décennies. Cette analyse nous permet de comprendre que les marchés obligataires ont un rôle plus important de financement pour ces entreprises que les marchés des actions. Dans une troisième étape, nous choisissons de nous concentrer sur le marché des obligations d’entreprise et sur la problématique spécifique de construire une base de données financière fiable sur les données des obligations d’entreprise américaines, sur les obligations vertes et les obligations climatiques. Une quatrième étape consiste, en utilisant cette base de données, à appliquer les méthodes d’évaluation d’actifs classiques sur une base de données d’obligations d’entreprise traditionnelles et climatiques entre 2005 et 2019, et nous trouvons certaines différences entre ces deux produits. Finalement, une dernière étape consiste en une tentative de comprendre, en utilisant cette même base de données, comment de nouveaux facteurs et de nouvelles méthodes d’analyse de machine learning peuvent également être utilisés afin de mieux expliquer et de prédire le rendement des obligations d’entreprises et différencier les obligations d’entreprise traditionnelles et climatiques.