Thèse soutenue

Le Cap-Vert entre capverdien et portugais. Problèmes de politique linguistique

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Auteur / Autrice : Cleudir Filipe Da Luz Mota
Direction : François Gaudin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage - linguistique
Date : Soutenance le 26/11/2021
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire dynamique du langage in situ (Mont Saint Aignan, Seine-Maritime ; 2017-.....)
Etablissement de préparation de la thèse : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Quint
Examinateurs / Examinatrices : François Gaudin, Loïc Depecker, Louis-Jean Calvet, Sow Ndieme, Christel Troncy
Rapporteurs / Rapporteuses : Loïc Depecker

Résumé

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Le Cap-Vert est un pays où le métissage est une caractéristique fondamentale. En effet, pendant la période coloniale (1460-1975), ces îles qui au départ étaient inhabitées, ont été peuplées par des individus issus essentiellement de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Portugal. La cohabitation entre diverses langues et cultures africaines et européennes est à l’origine de ce qui est aujourd’hui la langue capverdienne, un créole de base lexicale portugaise. Il s’agit d’une langue essentiellement orale qui a le statut de langue nationale. En raison du contexte socio-historique dans lequel elle s’est formée, cette langue est le canal d’expression privilégié de la culture capverdienne et est fortement liée à l’identité des Capverdiens, à leur vécu et à leur histoire. De son côté, la langue portugaise jouit du statut de langue officielle et est utilisée entre autres, dans l’enseignement et dans les médias. Bref, le pays est dans une situation de conflit linguistique, de diglossie, car la langue capverdienne reste à l’écart des situations formelles de communication, et ce même après que le gouvernement a explicitement manifesté son désir de l’officialiser en parité avec la langue portugaise. À travers une enquête de terrain basée sur des entretiens et des interviews, réalisée sur les îles de Santo Antão, São Vicente, Santiago et Fogo, nous avons tenté de rendre compte de l’impact de la politique linguistique sur les représentations et attitudes des Capverdiens vis-à-vis des deux langues du pays. Notre enquête nous a permis de démontrer que la population locale est plutôt favorable à l’officialisation de la langue capverdienne, et que leurs comportements et attitudes face aux langues du pays sont globalement convergents, indépendamment des variables sociolinguistiques. Ainsi, pour agir sur le statut de la langue nationale, le gouvernement doit miser sur un processus d’aménagement linguistique clair, de façon à inciter les Capverdiens à participer activement dans ce processus. Face à la diversité langagière et culturelle de l’archipel, nous pensons que l’idéal serait de considérer la langue capverdienne comme une langue polynomique.