Thèse soutenue

Une leçοn de cinéma οu une rencοntre manquée ? : l’expοrtatiοn du cinéma sοviétique et sa réceptiοn en France dans l’entre-deux-guerres

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Auteur / Autrice : Nataliya Puchenkina
Direction : Valérie Vignaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Doctorat Histoire, histoire de l'art et archéologie
Date : Soutenance le 07/12/2021
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Laboratoire : Lettres, arts du spectacle, langues romanes (Caen ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Kira Kitsopanidou
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Vignaux, Kira Kitsopanidou, Dimitri Vezyroglou, Gianni Haver, Valérie Pozner
Rapporteur / Rapporteuse : Kira Kitsopanidou, Dimitri Vezyroglou

Résumé

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En se penchant sur l’exemple des films soviétiques en France, cette thèse propose d’explorer de multiples facteurs qui influencent la visibilité du cinéma ainsi que la formation d’un discours critique à son égard. Dès le début des années 1920, les films soviétiques commencent à circuler en France par le biais de divers canaux tels que les sociétés de distribution commerciales, les organisations culturelles et politiques ou encore les ciné-clubs. Au-delà des difficultés à obtenir des visas de censure de la part des autorités françaises, les films soviétiques y sont appréhendés tantôt avec de la curiosité, tantôt avec de la méfiance car issus d’une industrie nationalisée et placée sous le contrôle idéologique du Parti bolchevique. Aux yeux des observateurs étrangers, l’expérience cinématographique soviétique devient implicitement et explicitement singularisée et associée à un changement de paradigme majeur en matière de production cinématographique, que ce soit du point de vue économique, organisationnel mais aussi esthétique. À travers l’analyse des pratiques de l’exportation et de l’intégration des films soviétiques sur le marché français, il s’agit d’interroger les modalités de la fabrication de cette vision tout en mettant en évidence ses limites. En se concentrant sur une période de l’entre-deux-guerres, marquée par le début de la construction des échanges franco-soviétiques et riche en transformations politiques, économiques et artistiques, cette recherche vise à établir le lien entre la situation du cinéma en URSS comme en France et la forme, matérielle ou symbolique, avec laquelle les films parviennent jusqu’aux spectateurs. Dans cette perspective, cette recherche contribue à mettre en visibilité les acteurs extérieurs à la création cinématographique, généralement exclus des histoires du cinéma : les exportateurs et les fonctionnaires des administrations cinématographiques, les distributeurs, les critiques. Reconstruit sur la base des archives russes et françaises, leur rôle dans la rencontre entre le cinéma soviétique et les spectateurs français est au cœur de notre analyse au croisement de l’histoire économique, de l'histoire renouvelée de l’URSS, ainsi que de l’histoire culturelle.