Thèse soutenue

Performances et impacts de systèmes de culture en agriculture de conservation sur sols magnésiens en Nouvelle-Calédonie

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Auteur / Autrice : Rémy Kulagowski
Direction : Bruno Fogliani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations et écologie
Date : Soutenance le 24/03/2021
Etablissement(s) : Nouvelle Calédonie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale du Pacifique (Faaa)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : ADECAL technopole (Nouméa, Nouvelle-Calédonie) - Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (France)
Laboratoire : Nouvelle-Calédonie. Institut Agronomique Calédonien - Institut de recherche pour le développement dans le Sud de la France (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Eric Blanchart
Examinateurs / Examinatrices : Eric Blanchart, Marie-Hélène Jeuffroy, Jean-Pierre Sarthou, Audrey Leopold, Florent Tivet, Tiphaine Chevallier, Jean-Noël Aubertot
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Hélène Jeuffroy, Jean-Pierre Sarthou

Résumé

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La dégradation des terres liée à l'intensification agricole, principalement due à la baisse de la fertilité des sols et à l’érosion, est devenue une problématique majeure en Nouvelle-Calédonie. Le contexte insulaire et les spécificités pédoclimatiques rendent en outre les enjeux d’autosuffisance alimentaire, de préservation des agroécosystèmes et de la biodiversité, d’autant plus prégnants. Les systèmes de culture (sdc) doivent donc évoluer en mobilisant les processus biologiques afin d’être viables, performants et durables. L’agriculture de conservation (AC) consiste en un ensemble de pratiques culturales basé sur trois principes : une réduction, voire une suppression du travail du sol, une couverture végétale du sol permanente et une diversification des espèces cultivées. L’AC peut répondre à ces problématiques en alliant durabilité et productivité, et en favorisant un certain nombre de services écosystémiques. A travers une démarche originale intégrant approches fonctionnelle et systémique, cette thèse vise à quantifier les relations entre pratiques, fonctions et services écosystémiques au sein de sdc complexes. Dans le contexte spécifique de la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie, afin de savoir si l’AC pourrait maximiser la fourniture de services écosystémiques, trois questions sont apparues importantes à aborder : quels sont les impacts des pratiques de l’AC sur la santé du sol et les performances agronomiques de sdc ?, quels sont les effets de l’AC sur la biodiversité fonctionnelle (macrofaune) ?, et quelles sont les performances et l’efficience d’utilisation des ressources de sdc en AC notamment sous couvert végétal vivant ? Afin de répondre aux deux premières questions, une expérimentation système, initiée en 2011, a permis de comparer en 2018 trois sdc en production de maïs : un sdc en monoculture et en labour, représentant la pratique de référence de la région (CT), un sdc en AC sous couvert végétal mort (mélange de 4 espèces annuelles) (CA-DM), et un sdc en AC sous couvert végétal vivant (Stylosanthes guianensis) (CA-LM). Une expérimentation analytique a également été mise en place en 2018 afin d’évaluer les performances et l’efficience d’utilisation des ressources d’une association maïs-Stylosanthes guianensis en AC sous couvert végétal vivant. D’une part, l’impact du mode de conduite de ces trois sdc sur la santé du sol a été caractérisé via l’utilisation de Biofunctool®. Biofunctool® est une méthode d’évaluation fonctionnelle de la santé des sols basée sur une approche intégrative prenant en compte les liens entre les propriétés physico-chimiques et l'activité biologique des sols. Elle permet de mener une analyse des fonctions principales du sol : i) la transformation du carbone, ii) le recyclage des nutriments, et iii) le maintien de la structure du sol. D’autre part, un outil fonctionnel (SMS) est proposé afin de mesurer l’impact de pratiques culturales sur l’activité de la macrofaune du sol. Il permet d’intégrer trois fonctions de la macrofaune : i) la dégradation de la matière organique, ii) l’ingénierie de l’écosystème, et iii) la régulation des ravageurs. Enfin, l’évaluation de l’efficience d’utilisation des ressources (i.e., eau, azote, lumière, surface) et des performances de ces sdc contrastés a été menée à l’aide de la modélisation par équations structurelles.