La dialectique de l’appartenance et de la distanciation : un exemple paradigmatique : le cousinage à plaisanterie
Auteur / Autrice : | Salifou Boubé |
Direction : | Jacques Gilbert, Mounkaïla Abdo Laouali Serki |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 02/06/2021 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Littératures Antiques et Modernes (Nantes) |
Jury : | Président / Présidente : Paolo Heritier |
Examinateurs / Examinatrices : Aïssata Soumana Kindo, Alfonsina Bellio, Daphné Vignon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Paolo Heritier, Moussa Hamidou |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Notre recherche s’inscrit dans une perspective d’articuler la philosophie herméneutique et l’anthropologie sociale. Elle a pour but de fonder une théorie mais aussi une pratique du dialogue ainsi compris. C’est à cette fin que nous nous sommes penchés sur un exemple que nous croyons pouvoir ériger en paradigme : le cousinage à plaisanterie, tel qu’il est pratiqué en Afrique mais aussi, comme on l’établira, dans d’autres aires culturelles (et jusqu’en Amérique du Nord). Le cousinage à plaisanterie peut être défini comme « un ensemble de liens conviviaux, privilégiés et établis par l’ancêtre, activés dans une démarche personnelle renouvelée et qui fonctionnent sur la base de l’humour et de la dérision courtoise ». C’est donc une démarche qui relie les différences tout en préservant le caractère propre de chacune. Elle rapproche, sans les annuler, les identités cousines. Cette démarche s’articule autour de deux points principaux. Il s’agit, en premier lieu, d’un pacte noué par les ancêtres et constitutif ainsi de la communauté ; d’où il résulte que chaque membre de cette communauté se trouve, du fait de son appartenance à celle-ci, lié par le pacte. Mais la pratique du cousinage n’est pas seulement une perpétuation de la tradition : elle suppose encore un acte d’appropriation dont le sujet n’est pas entièrement défini par cette dernière (comme le prouve le fait qu’il puisse également l’ignorer ou la contredire). C’est donc une construction continue dont l’initiative et les modalités appartiennent à l’individu, à qui revient le soin de revivifier la tradition et de lui donner son sens.