Thèse soutenue

Influence des piqûres de moustiques sur les réponses anticorps spécifiques aux antigènes de Plasmodium falciparum

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Auteur / Autrice : Kakou Ghislain Aka
Direction : Vincent Corbel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 13/12/2021
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (Montpellier)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Vincent Corbel, Emmanuel Hermann, Florence Migot-Nabias, Jean-Pierre Dedet, Rachel Bras Gonçalves, Ronald Perraut
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuel Hermann, Florence Migot-Nabias

Résumé

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Les populations humaines vivant dans les zones endémiques pour le paludisme développent une immunité protectrice qui est majoritairement médiée par les anticorps contre Plasmodium falciparum. Cette immunité peut être modulée par différents facteurs relatifs à l’hôte, au parasite et à l’environnement. Ces populations humaines sont fréquemment exposées aux piqûres des insectes hématophages, notamment aux différentes espèces de moustiques Anopheles, Culex et Aedes. Certains composants salivaires de ces moustiques, contenus dans la salive injectée à l’hôte à chaque repas sanguin, ont des propriétés immunomodulatrices, et sont donc capables de moduler le système immunitaire de l’hôte. Cette thèse s’intéresse aux relations immunologiques hôte-vecteur-pathogène et notre objectif était d’évaluer l’influence de l’exposition aux piqûres de moustiques sur les réponses anticorps spécifiques à Plasmodium falciparum chez des populations humaines qui résident en zone d’endémie pour le paludisme. Pour ce faire, des échantillons sanguins prélevés au cours de deux études multidisciplinaires réalisées à Bouaké (Côte d’Ivoire) nous ont servi pour évaluer les réponses IgG et isotypiques (IgG1 et IgG3) à certains antigènes candidats vaccins (PfAMA1, PfMSP1, PfMSP3 et PfGLURP-R0) et aux extraits de schizontes (Pfshz) de Plasmodium falciparum. L’exposition aux piqûres de moustique a été définie au niveau individuel par une approche sérologique basée sur la quantification de la réponse IgG à certains antigènes salivaires spécifiques de chaque genre de moustique et qui représentent un proxy du niveau d’exposition à ces moustiques. La relation entre les réponses anticorps aux antigènes de P. falciparum et les facteurs démographiques, parasitaires, et les facteurs environnementaux a été réalisée par l’utilisation d’analyses univariées et multivariées.Lors de la première étude transversale, les réponses anticorps anti-Plasmodium falciparum étaient différentes selon le niveau d'exposition des enfants, ceux fortement exposés à Anopheles présentaient des réponses IgG et IgG3 significativement plus faibles à PfMSP1. Nous n'avons pas trouvé d'association entre les réponses anticorps à PfAMA1 et le niveau d’exposition aux Anopheles. La deuxième étude nous a permis de suivre l’évolution de la réponse IgG anti-P. falciparum 42 jours après une infection. Les personnes qui étaient plus exposées aux piqûres d'Anopheles ou d'Aedes (exposition considérée à un genre unique) présentaient une plus forte augmentation de la réponse IgG anti-PfShz en comparaison aux personnes moins exposées. Une association positive entre la réponse IgG à PfShz et le niveau individuel d'exposition aux deux genres de moustiques combinée a également été observé au cours du suivi. L’évolution de cette réponse immune était également associée à l'âge, à la densité parasitaire et à la réponse immunitaire préexistante anti-Plasmodium à l'inclusion de l'étude longitudinale. L’exposition aux moustiques (unique ou combinée) n’était pas associée aux dynamiques d’évolution des réponses spécifiques aux antigènes de mérozoites.L’ensemble de ces résultats suggère que l’exposition aux piqûres de moustiques est associée à l’acquisition et à la dynamique des réponses anticorps dirigées contre certains antigènes de Plasmodium falciparum. Ces observations « de terrain » peuvent constituer le point de départ de travaux complémentaires pour appréhender le rôle de la salive de moustique sur la transmission du paludisme en combinant des études immunologiques sur le terrain et ex-vivo.