Rôle de la protéine multifonctionnelle E4F1 dans l’homéostasie des mélanocytes et le développement des mélanomes
Auteur / Autrice : | Mélanie Rousseau |
Direction : | Laurent Le Cam, Matthieu Lacroix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Soutenance le 16/12/2021 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche en Cancérologie (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Emmanuel Stoebner |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Le Cam, Matthieu Lacroix, Pierre Emmanuel Stoebner, Nathalie Andrieu-Abadie, Sophie Tartare-Deckert, Pierre Close, Lionel Larue | |
Rapporteur / Rapporteuse : Nathalie Andrieu-Abadie, Sophie Tartare-Deckert |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La protéine multifonctionnelle E4F1 est un régulateur essentiel de l’homéostasie de la peau. Plus précisément, E4F1 participe au maintien des cellules souches épidermiques et régule la différenciation des kératinocytes. Toutefois, ses fonctions dans d’autres types cellulaires cutanés restent encore peu étudiées. Par conséquent, nous nous sommes intéressés au rôle d’E4F1 dans le lignage mélanocytaire. Les mélanocytes sont des cellules épidermiques, responsables de la mélanogenèse. Ce processus physiologique, contrôlé par le facteur MITF, permet la synthèse de mélanine, un pigment essentiel à la protection de la peau contre les dommages causées par les rayonnements ultraviolets.Afin d’identifier les fonctions d’E4F1 dans les mélanocytes, j'ai généré des modèles murins génétiquement modifiés permettant l’inactivation spécifique d’E4f1 dans ces cellules. J’ai ainsi mis en évidence que la perte d’E4f1 provoque de sévères défauts de pigmentation, sans pour autant impacter la survie des mélanocytes. J'ai également pu montrer que ces défauts sont associés à une diminution d'expression du facteur MITF et des enzymes de la synthèse de mélanine. Au niveau moléculaire, la déplétion d’E4f1 conduit à la diminution de l’expression de ses gènes cibles, incluant Elp3, codant la sous-unité catalytique du complexe Elongator. Ce complexe est impliqué dans la modification de certains ARNs de transfert et contribue à la fidélité de la traduction. Par conséquent, la perte d’E4f1 induit une réponse de stress aux protéines mal conformées dans le réticulum endoplasmique (RE) qui aboutit à la répression de l'expression de Mitf. Il est intéressant de noter que l'expression de MITF est fréquemment dérégulée dans le mélanome, un type de cancer dérivé des mélanocytes. Une faible expression de MITF a été associée à un profil tumoral agressif et à une résistance aux thérapies ciblées. Ainsi, j'ai cherché à caractériser les fonctions d’E4F1 dans le développement, la progression et la résistance aux thérapies des mélanomes. Mes données, obtenus à partir de modèles murins génétiquement modifiés de mélanome, suggèrent que l'inactivation d'E4f1 dans les cellules de mélanome retarde le développement tumoral.Mon travail de thèse a donc permis d'identifier un rôle majeur d’E4F1 dans le lignage mélanocytaire, à la fois dans l'homéostasie des mélanocytes et le développement du mélanome.