Thèse soutenue

Réceptivité endométriale et qualité embryonnaire : deux paramètres à améliorer pour augmenter les taux de naissances vivantes en assistance médicale à la procréation
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Auteur / Autrice : Chloé Baron
Direction : Samir HamamahSophie Brouillet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Santé
Date : Soutenance le 17/12/2021
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Développement embryonnaire précoce humain et pluripotence-INSERM U 1203 (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Paul Barrière
Examinateurs / Examinatrices : Samir Hamamah, Sophie Brouillet, Paul Barrière, Catherine Patrat
Rapporteurs / Rapporteuses : Paul Barrière, Catherine Patrat

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le transfert d’un embryon compétent dans la cavité utérine pendant la fenêtre d’implantation est un objectif majeur pour garantir le succès en Fécondation in vitro (FIV). Mon travail de thèse contribue (i) à l’identification de nouveaux biomarqueurs d’évaluation de la réceptivité endométriale (ii) à la compréhension de la compétence embryonnaire en FIV.Concernant le premier axe, l’équipe a mis au point le Win-Test®, test d’évaluation de la réceptivité endométriale basé sur la recherche d’une signature transcriptomique spécifique au sein de biopsies endométriales prélevées chez des patientes pendant leur fenêtre théorique d'implantation. Le but de ce test est de déterminer le moment adéquat pour replacer l’embryon. Lorsque la période « réceptive » est identifiée, il permet d’adapter la date du transfert embryonnaire à la fenêtre implantatoire effective de la patiente, augmentant significativement le taux de grossesses après transfert personnalisé d’embryon(s) congelé(s) (Haouzi et al, 2020). A ce jour, ce test nécessite la réalisation de deux biopsies endométriales, et ne peut être réalisé que sur un transfert d’embryon congelé/décongelé. Pour tenter de s’affranchir de ces deux contraintes, l’objectif de ma thèse a été de participer à la mise au point d’une approche non-invasive de l’évaluation de la réceptivité endométriale en FIV. L’analyse des profils d’expression des microARNs issus de biopsies endométriales nous a permis d’identifier certains microARNs endométriaux associés à la réceptivité endométriale (« réceptif » versus « non réceptif ») ainsi qu'au succès de la tentative (« échec d'implantation » versus « implantation réussie » et « fausse couche » versus « naissance ») (Drissennek, Baron, et al, 2020). Mes résultats préliminaires indiquent que certains de ces microARNs sont détectés dans le sérum des patientes, ouvrant ainsi des perspectives intéressantes pour la mise au point d’un test non-invasif spécifique de la réceptivité endométriale.Le second axe de ma thèse a porté sur l’amélioration du développement et du potentiel implantatoire précoce des embryons humains. En effet, l’embryon évolue in vivo dans la trompe de Fallope jusqu’au stade morula et arrive dans l’utérus au stade de blastocyste vers J6 post-fécondation, dans un endomètre supposé réceptif qui pourra assurer l’implantation. Physiologiquement, il a été montré que le taux d’oxygène était de 5% dans les trompes de Fallope, puis de 2% dans l’utérus. A ce jour, la majorité des laboratoires de FIV dans le monde utilise pourtant 5% d’oxygène de J0 à J6 pour la culture in vitro des embryons humains. Nos résultats ont montré qu’une culture in vitro séquentielle à 5% d’oxygène de J0 à J3 puis à 2% d’oxygène de J3 à J5/J6 (mimant ainsi les concentrations physiologiques en oxygène) améliorerait significativement le développement embryonnaire humain et les taux de naissances vivantes en FIV. En utilisant une approche transcriptomique, nos résultats mettent en évidence la différentiation d’expression de 707 gènes selon que les embryons aient été cultivés à 5% d’oxygène ou à 5% puis 2% d’oxygène, avec une surexpression de la majorité (93,8%) des transcrits dérégulés dans les embryons cultivés en stratégie séquentielle (5-2% d’oxygène). L’analyse fonctionnelle a mis en évidence l’implication de ces ARNs dans des processus cellulaires clés de la croissance et du potentiel implantatoire embryonnaire ; tels que la prolifération, la réparation de l’ADN et le maintien de la pluripotence. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives quant à l’amélioration des conditions de culture embryonnaire sous réserve de la confirmation sur une étude à plus large échelle.