Caractérisation de la biologie des systèmes au sein de mécanismes de régulation complexes dans des cellules cancéreuses : quantification des interactions moléculaires pour la conception et optimisation de thérapies
Auteur / Autrice : | Gabriel Jimenez Dominguez |
Direction : | Jacques Colinge |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie Santé |
Date : | Soutenance le 21/09/2021 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Chimiques et Biologiques pour la Santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche en Cancérologie (Montpellier) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jacques Colinge, Sylvie Ricard-Blum, Patricia Thébault, Hubert Charles, Patrice Ravel |
Rapporteur / Rapporteuse : Sylvie Ricard-Blum, Patricia Thébault |
Mots clés
Résumé
La cellule est un système biologique complexe dans lequel des signaux sont reçus, traités et diffusés par des processus moléculaires complexes. Ces signaux ont un impact sur d'importants mécanismes cellulaires tels que la différenciation et la progression d’une maladie comme le cancer. Ces mécanismes sont généralement régis par les activités des éléments qui composent des réseaux de régulation. Les changements d’activité de ces éléments produits par des perturbations, peuvent révéler certaines caractéristiques intrinsèques à la connectivité entre des molécules ou des modules chargés de transmettre les signaux qui circulent à travers d’un réseau de régulation.L'objectif principal de ce travail de thèse est la quantification des interactions moléculaires et de leurs contributions produisant des changements de comportements biologiques au sein de cellules cancéreuses. Pour cela, des modèles mathématiques ont été conçus en s’appuyant sur l'approche d'analyse de réponse modulaire (MRA en anglais) qui est une technique d'inférence largement utilisée et développée pour caractériser les directions et les forces des connexions entre les éléments d’un réseaux de régulation spécifique à un type de cellule. Les activités biologiques des éléments de ces réseaux sont évaluées dans des états stationnaires atteints après la perturbation individuelle de l’activité de chaque élément du réseau.Dans ce travail, deux projets différents visent à caractériser de façon quantitative des mécanismes de régulation complexes dans des cellules cancéreuses tout en utilisant MRA et des techniques classiques d'acquisition de données. Tout cela en maintenant les coûts expérimentaux à un niveau gérable. Nous avons conçu plusieurs extensions de cette méthodologie pour rechercher dans des données génomiques et phosphoprotéomiques des nouvelles associations à partir d’un réseau biologique inféré par MRA. En outre, la prédiction des réseaux inférés par cette approche a été améliorée. En effet, la gestion du bruit dans les mesures biologiques s’est appuyée sur la Maitrise Statistique des Procédés. Ainsi, une estimation des intervalles de confiance des paramètres du modèle a pu être réalisée sur des jeux des données à faible nombre de répétitions. Les calculs par MRA classique et leurs extensions ont été implémentés dans un package R disponible gratuitement appelé aiMeRA (https://github.com/bioinfo-ircm/aiMeRA/). L'objectif de ce package est qu'un utilisateur non familiarisé avec MRA puisse analyser intuitivement les données associées à la mesure des activités moléculaires après perturbations à l'aide de règles syntaxiques intuitives. aiMeRA fournit des sorties numériques et graphiques qui dévoilent la biologie des systèmes cachée au sein d'un réseau de régulation.Nous avons illustré l'application de notre package en évaluant le crosstalk entre les récepteurs aux œstrogènes (ER) et à l'acide rétinoïque (RAR) et les co-represseurs LCoR et NRIP1. Nous avons montré que notre package R pour l’inférence MRA pouvait récapituler des interactions bien connues entre ces molécules en exploitant des données RT-q-PCR. Notre analyse a révélé une inhibition croisée (crosstalk) potentielle médiée par les corépresseurs partagés NRIP1 et LCoR. Le deuxième projet de ce travail de thèse appelé « DualPancHER » a eu comme objectif principal l’étude d’une série d'anticorps bispécifiques dirigés contre une famille de récepteurs exprimés par différents cancers : la famille EGFR pour le récepteur du facteur de croissance épidermique. L'objectif de ce projet est de mieux comprendre les mécanismes d'action de ces biomédicaments et de déterminer leur efficacité dans le cancer du pancréas. Ce type particulier de cancer a été choisi en raison de la nécessité de traitements innovants. Ici, nous avons combiné l'ingénierie des anticorps et l'ingénierie bioinformatique pour optimiser l'évaluation de 30 BsAb et déterminer le meilleur candidat.