Thèse soutenue

Magnétisme dans les Étoiles Froides Évoluées

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Auteur / Autrice : Stefan Georgiev Mikhov
Direction : Agnès LebreRenada Konstantinova-Antova
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique et Astrophysique
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Montpellier en cotutelle avec Institute of Astronomy and National Astronomical Observatory, Bulgarian Academy of Sciences, Sofia
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Univers et Particules de Montpellier (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Ana Palacios
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Lebre, Renada Konstantinova-Antova, Ana Palacios, Andrea Chiavassa, Fabrice Herpin, Antoaneta Antonova, Dragomir Marchev
Rapporteur / Rapporteuse : Andrea Chiavassa, Fabrice Herpin

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse présente une étude de 5 étoiles froides évoluées, magnétiquement actives, de différents types spectraux et stades évolutifs. Ces étoiles sont étudiées à l'aide d'un suivi observationnel de longue haleine, conduit en spectropolarimétrie haute résolution avec l’instrument Narval et son successeur NeoNarval, installés sur le Télescope Bernard Lyot à l'observatoire du Pic du Midi, France. Les étoiles étudiées sont 3 géantes de type spectral M (RZ Ari, β Peg, EK Boo), une post-AGB pulsante (R Sct) et la supergéante rouge Betelgeuse. Le logiciel LSD (méthode de déconvolution par moindres carrés) est utilisé pour extraire les caractéristiques de polarisation des spectres stellaires.Pour les 3 géantes M, le champ magnétique de surface est détecté et sa composante longitudinale (Bl) est mesurée directement à partir d'observations en polarisation circulaire (Stokes V). La variabilité temporelle du champ magnétique de surface est comparée à celle des raies spectrales, dont les indicateurs d'activité magnétique : raies H&K du Calcium, raie Hα; de l’Hydrogène, triplet infrarouge du Calcium. L’analyse de la variation de Bl et des indicateurs d'activité permet de préciser les caractéristiques des champs magnétiques de ces 3 géantes M. Une amélioration de la méthode classique de détermination des paramètres stellaires, incluant vitesse de rotation projetée vsini et vitesse de macroturbulence vmac, est développée. Cette méthode originale, combinant synthèse spectrale et approche multi-raies (LSD) est utilisée afin de déterminer, pour l’étoile RZ Ari, des valeurs plus précises des vitesses vsini et vmac afin de mieux comprendre l'origine du champ magnétique de surface. Pour RZ Ari, un scénario d'engloutissement planétaire pourrait avoir déclenché son activité magnétique. Une autre explication, pour le champ magnétique des géantes M, pourrait être une dynamo locale due à des cellules convectives géantes, si de telles structures existent dans ces objets. Pour β Peg et EK Boo, une explication de l'origine du champ magnétique reste une dynamo de type α-Ω.Pour l'étoile post-AGB variable pulsante R Sct, l’analyse des signatures détectées en polarisation circulaire s’appuie sur l’un des plus longs suivis spectropolarimétriques à haute résolution jamais réalisé pour cette cible. L’origine stellaire et magnétique de ces signatures est confirmée, et attribuée à l'effet Zeeman. L'échelle de temps des variations du champ magnétique de surface associé est de quelques mois, similaire à celle de la pulsation stellaire. Les différences entre la dynamique dans les couches inférieures, quasi-photosphériques et supérieures de l'atmosphère étendue de R Sct sont établies par l’analyse des spectres à haute résolution de l'étoile. Une utilisation optimisée de la méthode LSD est proposée pour mieux sonder le champ magnétique de surface d'étoiles pulsantes possédant une atmosphère très étendue. Cette approche originale est utilisée sur R Sct pour estimer la composante longitudinale de son champ magnétique, et notre étude montre que les ondes de choc se propageant périodiquement à travers l’atmosphère stellaire pourraient amplifier l’intensité du champ magnétique de cette étoile froide évoluée.Afin d'étudier les mouvements convectifs au niveau de la photosphère de la supergéante rouge Betelgeuse, une nouvelle méthode est développée pour construire des images tridimensionnelles (3D) de la surface de cette étoile à partir d'observations à haute résolution en polarisation linéaire (Stokes Q&U). Cette méthode est utilisée pour créer les toutes premières images 3D de ce type. De leur examen, est déduite la présence d'au moins une force qui contrecarre la gravité à ce niveau de l'atmosphère de Betelgeuse. Cette force (ou ces forces) permet d’obtenir des vitesses de convection proches de la vitesse d’échappement de Betelgeuse et pourrait, au moins partiellement, expliquer la perte de masse observée pour cette étoile et pour d'autres étoiles supergéantes rouges.