L'utilisation combinée de la télédétection et de la modélisation spatiale pour la mobilité animale : application à l'étude des contacts entre espèces animales sauvages et domestiquées afin d’appréhender le risque de transmission de pathogènes en Afrique Australe
Auteur / Autrice : | Florent Rumiano |
Direction : | Annelise Tran, Alexandre Caron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecologie fonctionnelle |
Date : | Soutenance le 06/12/2021 |
Etablissement(s) : | Montpellier |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Territoires, Environnement, Télédétection et Information Spatiale (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuelle Fromont |
Examinateurs / Examinatrices : Annelise Tran, Alexandre Caron, Emmanuelle Fromont, Eric Daudé, Jesse Abbate, Edson Gandiwa, Eve Miguel | |
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuelle Fromont, Eric Daudé |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les zones d'interface en Afrique australe, constituées de terres communales situées en bordure d'aires protégées, sont confrontées à un nombre croissant de problèmes liés à la coexistence entre l'homme et la faune sauvage et parmi eux, le risque de transmission de pathogènes entre espèces animales sauvages et domestiques.Dans ce contexte, la présente thèse vise à 1) Caractériser les variables environnementales, à l'échelle paysagère à trois interfaces différentes situées en Afrique australe (parc national de hwange, parc national de Gonarezhou, parc national de Kruger Nord), qui influencent potentiellement les mouvements de deux espèces cibles, une espèce d'ongulés sauvages (le buffle - Syncerus caffer caffer) et une espèce d'ongulés domestiques (le bétail - Bos taurus & Bos indicus) 2) Simuler les mouvements des espèces cibles, à l'échelle de l'individu et du troupeau, en relation avec leurs environnements respectifs, 3) Déterminer la nature, la fréquence et la localisation des contacts entre les espèces cibles pour mieux appréhender les risques de transmission de pathogènes.Des classifications à partir d'une série temporelle d'images satellitaires Sentinel-2 ont été réalisées pour produire des cartes mensuelles des eaux de surface et de la couverture végétale à une résolution spatiale de 10 mètres. Ces variables environnementales ont ensuite été intégrées dans un modèle de mouvement mécaniste spatialisé basé sur un mouvement collectif d'individus autopropulsés pour simuler les mouvements et les contacts des buffles et des bovins en réponse à la saisonnalité des eaux de surface et au type de couverture végétale. Pour spatialiser les modèles de mouvements et de contacts, le langage spécifique Ocelet a été utilisé. Les données télémétriques collectées dans le cadre d'études précédentes ont été utilisées comme données de référence pour concevoir, calibrer et valider les modèles de mouvements et de contacts.Les résultats ont mis en évidence de fortes variabilités spatiales et temporelles de la disponibilité en eau dans les trois zones d'étude. Les cartes de classification de la couverture végétale ont reproduit avec précision les spécificités des compositions paysagères des trois zones d'étude. En ne prenant en compte que les eaux de surface, les modèles mécanistes de mouvement ont montré une corrélation positive et significative entre les observations/simulations de mouvements et l'utilisation de l'espace par les troupeaux de buffles et de bovins, malgré une surestimation de la présence d'individus de buffles à proximité des eaux de surface. L'ajout de la couverture végétale a augmenté la précision globale des modèles de mouvement. Les modèles de contacts et leurs précisions ont été reproduits mais leurs précisions respectives ont montré des divergences selon la zone d'étude.Dans l'ensemble, la combinaison de la télédétection et de la modélisation spatiale permet de développer des modèles simples pour simuler les mouvements et les contacts des animaux en relation directe avec l'environnement. Cette méthodologie a l'avantage d'être évolutive, générique et reproductible. Elle offre la possibilité d'intégrer par la suite un modèle épidémiologique pour estimer le risque de transmission de pathogènes en lien direct avec les mouvements et les contacts des espèces animales.