Thèse soutenue

Étudier les suivis écologiques dans les Aires Marines Protégées de Méditerranée française : une approche interdisciplinaire autour du grand dauphin

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Auteur / Autrice : Valentin Lauret
Direction : Olivier Gimenez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie et Biodiversité
Date : Soutenance le 21/10/2021
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Yunne-Jay Shin
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Gimenez, Yunne-Jay Shin, Nils Bunnefeld, Marc Kery, Angela K. Fuller, Hélène Labach
Rapporteurs / Rapporteuses : Nils Bunnefeld, Marc Kery

Résumé

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Les suivis écologiques permettent de collecter des données et d’acquérir des connaissances sur les espèces ou les écosystèmes. Les suivis écologiques constituent la base sur laquelle s’organise la gestion de la biodiversité. Aujourd’hui, ces suivis se font dans le contexte d’une diversification des échelles d’analyse des enjeux de conservation, et d’une complexification des dynamiques institutionnelles en lien avec la collecte de données écologiques. En Méditerranée française, une trentaine d’Aires Marines Protégées (AMP) forment un maillage de la façade maritime. Ces AMP collectent des données et œuvrent pour la protection de la biodiversité marine, chacune à son échelle et avec ses moyens. Pour de nombreux enjeux touchant à la protection de la biodiversité marine, l’échelle écologique pertinente est celle de la façade Méditerranéenne. C’est par exemple le cas pour les espèces mobiles comme les mammifères marins.Dans ce contexte, acquérir des connaissances écologiques à large échelle à partir de données collectées par une multitude d’acteurs soulèvent deux grands enjeux. Premièrement, un enjeu opérationnel et politique consiste à impliquer et coordonner les institutions et les acteurs qui collectent les données écologiques. Deuxièmement, un enjeu méthodologique réside dans la capacité à proposer des outils statistiques pouvant produire des indicateurs écologiques robustes à partir de plusieurs protocoles de suivis écologiques. Durant cette thèse, j’ai souhaité proposer l’étude simultanée de ces deux enjeux, opérationnel et méthodologique, en mettant en place une approche interdisciplinaire mobilisant sciences sociales et écologie statistique. L’analyse est centrée sur les suivis écologiques du grand dauphin (*Tursiops truncatus*) réalisés en Méditerranée française.En réalisant des entretiens semi-directifs avec les agents des AMP de Méditerranée française, j’ai développé une réflexion sur la place des données écologiques dans le fonctionnement des AMP et dans le quotidien des agents qui y travaillent. Les entretiens et la collaboration avec les professionnels de la biodiversité ont aussi permis d’identifier des besoins méthodologiques pour appuyer le suivi écologique du grand dauphin à l’échelle du réseau d’AMP de Méditerranée française. Ainsi, j’ai développé des outils de modélisation intégrée permettant l’analyse conjointe de plusieurs jeux de données pour estimer la distribution, les effectifs et la densité de grand dauphin à l’échelle de la Méditerranée française.Mon travail aura permis i) de proposer des outils statistiques adaptés au contexte actuel du suivi écologique du grand dauphin en Méditerranée française, et ii) de mettre en évidence et décrire les enjeux opérationnels et politiques de coordination des suivis écologiques entre les différentes AMP de Méditerranée française. Plus largement, ma thèse constitue une illustration de la pertinence du dialogue entre sciences sociales et écologie statistique pour produire des propositions d’outils de conservation écologiquement efficaces et socialement pertinents.