Thèse soutenue

Analyses texturales des micro-usures et des hypoplasies de l’émail dentaire chez les Rhinocerotidae actuels et fossiles (Mammalia, Perissodactyla) : inférences paléobiologiques et paléoécologiques

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Auteur / Autrice : Manon Hullot
Direction : Pierre-Olivier AntoineGildas Merceron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Paléobiologie
Date : Soutenance le 30/09/2021
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de l'évolution (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Florent Rivals
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Olivier Antoine, Gildas Merceron, Florent Rivals, Maria Esperenza Cerdeño Serrano, Damien Becker, Séverine Fauquette
Rapporteur / Rapporteuse : Florent Rivals, Maria Esperenza Cerdeño Serrano

Résumé

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Le Miocène est une période charnière du Cénozoïque avec des changements climatiques et écosystémiques majeurs, où les forêts tropicales d’Eurasie sont progressivement remplacées par des prairies et savanes herbeuses, à mesure que le climat global se dégrade. Parmi les grands mammifères herbivores, les Rhinocerotidae sont une composante abondante et diversifiée des écosystèmes terrestres du Miocène, avec des associations plurispécifiques fréquentes dans les localités fossiles. Pour autant, les rhinocérotidés ont très peu été étudiés en matière de paléoécologie jusqu’à présent. Cette thèse avait donc pour objectif de proposer une (ré-) évaluation des préférences alimentaires et de la susceptibilité aux stress des principaux rhinocérotidés du Miocène d’Europe, d’Iran (Maragha) et du Pakistan (Collines Bugti). A l’aide d’observations complémentaires focalisées sur les dents (textures de micro-usure [DMTA] et hypoplasies de l’émail dentaire), d’abord calibrées chez les cinq espèces actuelles de rhinocéros, a été inférée la paléoécologie trophique de 29 espèces de rhinocérotidés fossiles, appartenant aux Rhinocerotinae (Rhinocerotina, Teleoceratina, Aceratheriina et groupes basaux) et aux Elasmotheriinae (Elasmotheriina) et provenant de 21 localités couvrant tout le Miocène (MN2–MN13). Des différences nettes entre espèces, localités et périodes ont été observées et remises dans leur contexte phylogénétique et biostratigraphique. Le DMTA a révélé principalement des comportements brouteurs et mangeurs mixtes tout au long du Miocène, parfois très différents entre espèces associées (ségrégation de niche), et parfois très chevauchants (compétition interspécifique). L’hypoplasie s’est révélée être un bon marqueur des conditions locales fines, parfois bien distinctes du contexte régional ou global. La combinaison des résultats des deux méthodes suggère que les taxons aux préférences alimentaires plus généralistes (mangeurs mixtes) étaient moins affectés par l’hypoplasie.