Thèse soutenue

Le problème d'action collective dans les conflits et la fourniture de biens publics

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Romain Fayat
Direction : Guillaume Cheikbossian
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 25/06/2021
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Économie de l'Environnement - Montpellier (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Marc Willinger
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Cheikbossian, Marc Willinger, Sébastien Rouillon, Yvon Rocaboy, Petros Sekeris
Rapporteur / Rapporteuse : Sébastien Rouillon, Yvon Rocaboy

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse traite du problème d’action collective, appelé aussi le problème du passager clandestin, soulevé en premier lieu par Olson (1965). Il stipule que si des agents autocentrés et rationnels participent à une action collective, en raison de l’impossibilité d’exclure les agents des bénéfices de cette action, ces derniers ont tout intérêt à ne pas contribuer à l’action, tout en profitant de la contribution des autres agents. Partant de ce problème, cette thèse se focalise sur les niveaux d’efforts individuels et l’efficacité d’un groupe à fournir un effort collectif dans différents cadres d’actions collectives. Dans notre premier chapitre, nous nous intéressons à l’effet de la taille du groupe sur les efforts individuels et l’efficacité d’un groupe à parvenir à ses fins. Nous supposons deux groupes se distinguant seulement par leur taille, qui concourent pour un bien pouvant être plus ou moins divisible parmi les membres du groupe victorieux. Notre principal apport est d’analyser comment la complémentarité entre les efforts des membres d’un groupe impacte la relation entre la taille du groupe et son efficacité. Nous montrons que la complémentarité entre les efforts des membres peut renverser le paradoxe de la taille de groupe. Paradoxe qui stipule qu’un plus petit groupe est plus efficace qu’un grand groupe pour parvenir à ses fins. Nous montrons aussi que la complémentarité entre les efforts des membres permet aux agents du plus grand groupe d’obtenir un gain net plus important que des agents du plus petit groupe même si le bien contesté est parfaitement divisible entre les membres du groupe victorieux. Le second chapitre s’intéresse à la répartition de l’effort collectif dans un groupe hétérogène, où chaque agent valorise à un degré différent l’action collective. Nous cherchons à expliquer théoriquement comment la répartition de l’effort à l’action collective évolue en fonctions de divers paramètres. Nous formulons un modèle où les agents valorisent à des degrés divers un bien public qu’ils fournissent, en supposant un certain degré de complémentarité entre les efforts des agents. Nous montrons que la complémentarité entre les efforts des membres avantage l’agent qui valorise le plus l’action collective en terme de répartition de l’action collective. Ensuite, nous supposons que les agents ne sont plus parfaitement autocentrés et nous montrons que la bienveillance entre les agents avantage l’agent qui la valorise le plus l’action collective en terme de répartition de l’effort collective. Le troisième chapitre analyse l’arbitrage que peuvent effectuer des agents entre fournir un effort de conflit et contribuer à un bien public. Nous analysons cet arbitrage en supposant que l’environnement économique est dégradé. Ainsi, nous cherchons à déterminer les incitations économiques qui impactent l’arbitrage que peuvent effectuer des agents entre fournir un effort de conflit ou fournir un effort collectif, lorsque l’environnement économique se dégrade. Nous supposons une fonction d’utilité individuelle qui dépend d’une part, d’une ressource qui peut être accaparée individuellement à travers un conflit et d’autre part, d’un bien public fourni par des contributions volontaires individuelles des agents. Nous supposons aussi que les gains du gain de conflit et la fourniture du bien public sont séparément dégradées par un paramètre exogène. Nous montrons que les agents sont incités à fournir un effort de conflit lorsque les gains du conflit sont diminués, mais qu’ils sont incités à augmenter leur fourniture du bien public lorsque cette dernière est diminuée. Nous analysons aussi la relation entre l’effort et le montant de ressource de conflit. Nous montrons que le signe de la relation entre l’effort de conflit et le montant de ressource de conflit est non monotone et dépend notamment du niveau de dégradation qui impacte négativement les gains du conflit.