Thèse soutenue

Mutualisme-Compétition dans la diffusion de standards de facto en émergence

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Auteur / Autrice : Renaud Allamano-Kessler
Direction : Anne Mione
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion et du management
Date : Soutenance le 01/10/2021
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Montpellier Research in Management
Jury : Président / Présidente : Gérald Naro
Examinateurs / Examinatrices : Anne Mione, Gérald Naro, Gilles Paché, Anne-Françoise Cutting-Decelle
Rapporteur / Rapporteuse : Gilles Paché, Anne-Françoise Cutting-Decelle

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse traite du processus de standardisation. Ce processus consiste en l’émergence d’un standard, c’est-à-dire d’une référence communément partagée, dans une situation de rivalité entre technologies ou dispositifs en concurrence. Il se réalise sur le marché, par la compétition ou dans les comités de normalisation, par la coopération ou la coopétition. La littérature classique sur la standardisation de facto – c’est-à-dire la standardisation issue du marché et non des comités institutionnels de normalisation- montre que le processus tend à l’émergence d’un standard unique qui en vient à dominer le marché. En particulier dans les technologies de réseau, la logique du winer takes it all conduit à ce que le vainqueur raffle toute la mise et que le vaincu soit éliminé. Or, dans ce travail, nous montrons au contraire que le processus de standardisation peut se conclure par l’existence de plusieurs standards concurrents. Nous analysons alors les stratégies relationnelles de compétition, de coopération, de coopétition et de mutualisme et leur effet sur l’unicité, la variété et la diversité des standards émis. Nous proposons enfin de définir un mutualisme–compétitif pour mieux expliquer les stratégies ayant pour objet la standardisation.La thèse s’appuie sur cinq travaux qui portent sur des secteurs différents mais comprenant tous des effets de réseau. Chacun porte sur une rivalité entre standards. Dans chacun des papiers, les stratégies relationnelles sont analysées.Le premier papier concerne Le standard 4K dans le secteur vidéo. Renonçant à une guerre inutile, les concurrents se sont regroupés au sein d’un groupement coopératif pour tenter d’ériger le format 4 K en nouveau standard. Nous qualifions cette stratégie de mutualisme-compétition. Or, cette forme de coopération, pas plus que la compétition, n’a permis d’aboutir à un standard dominant et nous constatons sur le marché des disques vidéo une variété de standards.Le second papier concerne le standard 4 K pour les TV. Pour tenter d’ériger ce standard, les industriels se sont réunis et ont défini ensemble une base de spécifications techniques. Mais la compétition se déplace vers les performances supérieures des spécifications avec notamment LG (OLED et le microOled) contre Samsung (QLED et le microLed). Nous observons que malgré la diffusion du 4K par le groupement de compétiteurs, le jeu compétitif que tolère le groupement ne permet pas d’arriver à une unicité.Le troisième papier concerne les technologies d’identification et de traçabilité en Grande Distribution. Depuis 1973 (en France) le code-barres classique était le standard unique sur le marché. Nous constatons que, malgré l’émergence de nouvelles technologies supérieures, aucun acteur n’est décidé à œuvrer pour statuer sur tel ou tel standard. Le standardiseur autorise la variété et la diversité de standards dans ces offres clients et cette combinaison de standards concurrents permet en pratique de satisfaire les acteurs.Le quatrième papier analyse les figures de style comme standards dans l’institutionnalisation du skateboard en sport olympique. Dans ce domaine, nous remarquons que plusieurs standards (figures techniques de skateboard) évoluent simultanément. Cette variété est permise par des relations de mutualisme-compétition entre les skaters filles ou garçons. Le cercle vertueux de ces relations implique le renouvellement perpétuel de standards dans leur réalisation.Enfin, le cinquième papier analyse la coopétition comme la simultanéïté entre les stratégies de standardisation externe et interne. Prenant le cas de l’industrie, l’analyse quantitative montre que cette stratégie permet une réduction de l’incertitude pour les organisations participant à un processus de standardisation de jure.Nous concluons en soulignant que dans notre monde globalisé les stratégies de mutualisme-compétition apparaissent comme une solution pertinente pour standardiser et protéger son avantage concurrentiel sur le marché.