Thèse soutenue

L'autonomie productive et alimentaire : les paysans kayambis entre agro-industrie et agroécologie (Equateur)

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Auteur / Autrice : Sonia Roman Valencia
Direction : Lucette LaurensPierre GasselinJaime Breilh
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Geographie et aménagement de l'espace
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : INNOVATION - Innovation et développement dans l'agriculture et l'agro-alimentaire, Montpellier SupAgro - INNOVATION - Innovation et développement dans l'agriculture et l'agro-alimentaire, Montpellier SupAgro
Jury : Président / Présidente : Darío Cepeda
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Lardon, Roberto Cittadini, Adriana P. Santos Ordonez
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Lardon

Résumé

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Cette thèse de géographie sociale examine la recomposition de l’autonomie productive et alimentaire paysanne dans le territoire kayambi (Andes septentrionales équatoriennes), autonomie définie comme la capacité des paysans à choisir leurs dépendances. Situé à proximité de la métropole de Quito (2 millions d’habitants), le territoire kayambi est marqué par une organisation altitudinale des conditions de milieux.La première partie de la thèse offre une analyse historique des transformations du système agri-alimentaire kayambi depuis la colonisation inca à partir d’une relecture de travaux d’historiens et d’anthropologues. Les agricultures andines sont les héritières d’un dualisme agraire et alimentaire fondé il y a cinq siècles sur les structures latifundiaires et minifundiaires de la colonisation espagnole. Ce système agraire constitue le substrat d’un système agri-alimentaire territorial polarisé par les formes d’agriculture ainsi que par les formes d’approvisionnement, de transformation, de distribution et les comportements alimentaires.La seconde partie de la thèse rend compte des recompositions contemporaines de l’autonomie productive et alimentaire paysanne kayambie à partir d’entretiens qualitatifs et quantitatifs conduits auprès d’acteurs du développement (37 entretiens) et de paysans-mangeurs (110 études de cas approfondies sur les pratiques agricoles et 65 enquêtes sur les pratiques alimentaires [« rappels de 24h » répétés 5 fois et observations participatives]). Les réformes agraires (1964, 1973, 1976) ont libéré la paysannerie kayambie des relations sociales de production semi-serviles précapitalistes. Celle-ci a ainsi gagné une autonomie foncière, productive et alimentaire. Cependant, l’hypothèse centrale de cette thèse est que la plupart des paysans kayambis connaissent une dépendance économique, culturelle, technique et politique croissante sous le joug du capitalisme agricole et alimentaire et de l’offre alimentaire d’un monde urbain. De ce fait, ils ont un moindre contrôle de leur développement économique et social et une moindre capacité critique. Cependant, plusieurs projets collectifs, notamment le projet agroécologique, permettent le développement de nouvelles pratiques et discours qui contrecarrent la dépendance croissante au marché tant au niveau productif qu’alimentaire.