Thèse soutenue

Caractérisations multi-physiques des mortiers bio-sourcés isolants et modélisation de leurs impacts sur les transferts hygrothermiques à l’échelle des parois : application aux bétons de moelles végétales

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Auteur / Autrice : Mohamed Said Abbas
Direction : Antonin Fabbri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génie civil
Date : Soutenance le 12/03/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (Villeurbanne ; 1993-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Ecole nationale des travaux publics de l'Etat (Vaulx-en-Velin, Rhône ; 1975-....)
Laboratoire : Laboratoire de tribologie et dynamique des systèmes (Écully, Rhône ; 1970-)
Jury : Président / Présidente : Sofiane Amziane
Examinateurs / Examinatrices : Mohammed Yacine Ferroukhi, Aurélie Laborel-Preneron, Fionn McGregor, Céline Perlot
Rapporteurs / Rapporteuses : Rafik Belarbi, Monika Woloszyn

Résumé

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En France, la réglementation thermique pour les bâtiments évolue pour faire face aux enjeux climatiques. La loi Grenelle 2 et le Plan de Rénovation Energétique de l’Habitat établissent des exigences qui motivent la recherche de solutions novatrices pour l’isolation de bâtiments à fortes déperditions thermiques. C’est le cas du patrimoine vernaculaire, dont la bio-rénovation énergétique est au coeur de ce projet de thèse. Dans ce contexte, la filière des agro-bétons connaît actuellement un essor poussé par les avantages économiques et environnementaux de l’exploitation de déchets agricoles et de la production locale de ressources. Ce travail cherche à caractériser des bétons à base de chaux et de moelle de tournesol et de maïs, deux sous-produits agricoles disponibles en grande quantité et dont les propriétés ont été peu étudiées. A cette fin, une étude des caractéristiques mécaniques, hygrothermiques et acoustiques, comparées aux propriétés du béton de chanvre, est menée, en mettant l’accent sur l’impact des couples liant-granulat. Cette campagne expérimentale a le double objectif d’explorer de nouvelles méthodes de caractérisation des propriétés macroscopiques. En outre, un modèle mathématique, qui prend en considération le couplage des effets thermiques et hygroscopiques, est proposé afin de décrire la réponse hygrothermique des bétons étudiés à l’échelle paroi. L’étude expérimentale a permis de constater que les bétons de moelle à faible densité présentent des caractéristiques mécaniques relativement faibles, les classant à la limite du seuil pour les applications de type « mur » des Règles Professionnelles Construire en Chanvre. Toutefois, ses propriétés hygrothermiques intéressantes, dont la variation avec l’humidité a été déterminée, le rendent apte à l’utilisation en tant qu’isolant intérieur, qui est l’application principale envisagée par le projet. La campagne a également mis en évidence l’ampleur de l’impact des interactions entre la moelle et le liant sur les propriétés et l’importance d’étudier la compatibilité entre agrégats et liants lors du développement de nouveaux bétons. Lors de cette campagne, un nouveau dispositif de mesure de la conductivité thermique des parois a été mis en place. L’étude croisée des propriétés a débouché en une contribution à la détermination de la conductivité thermique et de la perméabilité à la vapeur à partir de mesures acoustiques. D’autre part, les résultats de l’étude numérique soulignent l’influence du climat sur la réponse de la paroi, qui détermine le choix du matériau isolant, et ont révélé que la présence de moelle ne garantit pas un degré d’hygroscopicité du béton plus important que la présence de chènevotte. Cette hygroscopicité a été prouvée avoir un impact non négligeable sur les flux thermiques en surface. Enfin, le modèle numérique proposé est utilisé pour quantifier l’impact de la présence de différents types de fluxmètres sur le flux thermique traversant une paroi lors d’un essai au laboratoire sous des sollicitations hygrothermiques maîtrisées.