Thèse soutenue

Baudelaire et la "Poésie obscure" : la réincarnation du modernisme français dans la philosophie poétique chinoise à la fin du XXème siècle

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Auteur / Autrice : Tao Liang
Direction : Éric Dayre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...)
Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparées sur la création (Lyon ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Corinne Bayle
Examinateurs / Examinatrices : Éric Dayre, Corinne Bayle, Thierry Poibeau, Siyan Jin, Jie Yang
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Poibeau, Siyan Jin

Résumé

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Malgré que le modernisme risque de se mettre au passé face aux proclamations postmodernistes, nous avons pas fini de nous débattre avec l'idée de modernité, qui, depuis des siècles, inscrite dans le paradoxe du relativisme historique, et hantée par une antinomie philosophique interrogeant son existence spatio-temporelle, rejette une définition statique et évolue dans sa propre négation. C’est à avec Baudelaire que le modernisme, poétique ou esthétique, se généralise en une vision commune au monde occidental. La préparation, la conceptualisation et la formulation du modernisme baudelairien sont principalement inspirées par les créations romantiques et parnassiennes, alimentées par les systèmes idéologiques contemporains, surtout la philosophie allemande, motivées par les évolutions psychosociologiques à l’époque, et enfin, pratiquées tout au long de ses œuvres poétiques et son critique d’art. Au début du XXe siècle, la littérature chinoise renaît et se réoriente avec l’impact des courants occidentaux, et la poésie fut la première soumise à cette influence étrangère, surtout l’inspiration baudelairienne. Une fois rétablie, elle se couronne « symboliste » et « moderniste » à travers une imitation audacieuse sur les plans théoriques, thématiques, stylistiques, voire textuels. Malheureusement, cet emprunt mécanique, ainsi que le « modernisme » artificiel, se termine très vite par les mouvements politiques. Bien au contraire, la poésie obscure à la fin du XXe, héritière du style contemporain et initiatrice du post-modernisme en Chine, marque vraiment une transition critique sur l’esthétique créative et l’idéologie artistique. Son « obscur » se manifeste dans plusieurs cadres : la subjectivité du poète se cache en arrière du texte, le sentiment vrai s’abrite sous l’incompréhensibilité, et la souffrance se déguise en bonheur, ainsi, le « mal » sous la « fleur », ce qui lui fait approcher spirituellement de la stratégie baudelairienne.Donc, notre travail vise à mener une recherche comparatiste sur les œuvres baudelairiennes et la poésie obscure, pour éclairer la réception et le rejet du modernisme français dans la philosophie poétique chinoise. Ainsi, cette thèse, à travers une synthèse formative et archéologique des modernismes baudelairien et « obscurien », et une analyse comparatiste sur leurs rôle de transition dans l’évolution artistique, cherche à redéfinir et relocaliser ces deux notions de modernité, tout en espérant apporter une réponse satisfaisante à la problématique essentielle : les traces baudelairienne chez la poésie obscure est-elle un parallélisme textuel ou une réincarnation esthétique ?