Modélisation de la dispersion des polluants à l'échelle de la ville et de la rue : expériences en soufflerie et théorie des réseaux complexes
Auteur / Autrice : | Sofia Fellini |
Direction : | Pietro Salizzoni, Luca Ridolfi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mécanique des fluides |
Date : | Soutenance le 04/03/2021 |
Etablissement(s) : | Lyon en cotutelle avec Politecnico di Torino |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (Villeurbanne ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École Centrale de Lyon (1857-....) |
Laboratoire : Laboratoire de mécanique des fluides et acoustique (Rhône) | |
Jury : | Président / Présidente : Andrea Rinaldo |
Examinateurs / Examinatrices : Pietro Salizzoni, Luca Ridolfi, Costantino Manes, Enrico Ser-Giacomi, Silvana Di Sabatino, Catherine Gorlé | |
Rapporteur / Rapporteuse : Andrea Rinaldo, Maarten Van Reeuwijk |
Mots clés
Résumé
La pollution atmosphérique dans les zones urbaines constitue une menace sérieuse pour la santé et la sécurité des résidents. Centres d'activité économique, politique et sociale, les villes sont densément peuplées et exposées à un grand nombre de sources de pollution. Ces facteurs, ainsi que le risque d'actes malveillants à des fins terroristes, les rendent extrêmement vulnérables aux rejets gazeux. Afin de prévoir et gérer la pollution atmosphérique, il est très important de comprendre et de modéliser les phénomènes de dispersion dans l'atmosphère urbaine. Contrairement au transport loin des parois, l'écoulement et la dispersion dans la canopée urbaine sont principalement régis par la géométrie complexe de la ville. L'objectif de cette thèse est d'étudier et de modéliser l'effet de la forme urbaine sur la dispersion des polluants à deux échelles spatiales différentes: à l'échelle du quartier et à l'échelle de la rue. Le tracé des rues est la géométrie dominante à l'échelle du quartier. Partant de ce constat, la première partie de cette thèse propose une nouvelle perspective basée sur la théorie des réseaux complexes pour analyser et modéliser le transport de polluants le long des rues d'une ville. La canopée urbaine est modélisée comme un réseau. Les rues-canyons et leurs intersections façonnent la structure spatiale du réseau. La direction et la capacité de transport de l’écoulement dans les rues déterminent les directions et le poids des liens du réseau. Avec cette interprétation mathématique, la propagation est modélisée comme un processus de diffusion sur un réseau et les zones les plus dangereuses d'une ville sont identifiées comme les nœuds avec le potentiel de diffusion le plus élevé. Dans ce but, nous introduisons une nouvelle métrique de centralité adaptée au transport de masse dans les réseaux de flot. L'approche proposée fournit un outil opérationnel pour identifier les lieux d'une ville avec le potentiel de dispersion le plus élevé. En outre, le modèle est utile pour identifier les propriétés structurelles qui rendent les villes vulnérables à la pollution atmosphérique. La comparaison entre quatre villes emblématiques, aux plans urbains différents, montre que la vulnérabilité dépend des propriétés topologiques du tissu urbain: la connectivité des rues et la variabilité de l'orientation des rues par rapport à la direction du vent extérieur. À l'échelle de la rue, les dynamiques d'écoulement et de dispersion sont régies par la géométrie du canyon. Le transport des polluants peut être décomposée en transport longitudinal le long de la rue et en transfert vertical entre le canyon et l'écoulement extérieur. La vitesse moyenne de l'écoulement régit la dispersion le long de la rue. En revanche, les mécanismes d'échange de masse dans le sens vertical ne sont pas encore parfaitement compris. La deuxième partie de cette thèse analyse ces processus à l'aide d'expériences en soufflerie qui simulent la dispersion de polluants dans un canyon orienté perpendiculairement à la direction du vent. Dans cette configuration, l'échange vertical est le seul mécanisme de ventilation du canyon. Au cours des expériences, les conditions du canyon sont modifiées en chauffant alternativement les parois latérales, en modifiant le rapport hauteur/largeur du canyon et en introduisant des éléments de rugosité sur les parois. Deux rangées de maquettes d'arbres sont disposées le long du canyon pour simuler la végétation urbaine. Des mesures de vitesse et de concentration sont effectuées dans le canyon et une vitesse d'échange caractéristique entre la rue-canyon et l'atmosphère sus-jacente est estimée pour quantifier la ventilation globale du canyon dans les différentes configurations. Les résultats montrent que l'efficacité de l'échange vertical entre le canyon et l'écoulement externe est principalement déterminée par l'énergie cinétique turbulent à l'intérieur du canyon. [...]