Figures de l'esthétique iki dans la littérature populaire japonaise (gesaku) des XVIIIe et XIXe siècles - à travers les écrits de Tamenaga Shunsui (1790-1844) et Tôri Sanjin (1790-1858)
Auteur / Autrice : | Lucie Tisserand |
Direction : | Jean-Pierre Giraud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études de l'Asie et ses Diasporas |
Date : | Soutenance le 13/12/2021 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....) |
Jury : | Président / Présidente : Claire Dodane |
Examinateurs / Examinatrices : Claire Dodane, François Lachaud, Marianne Simon-Oikawa, Brigitte Allioux | |
Rapporteurs / Rapporteuses : François Lachaud |
Mots clés
Résumé
Cette thèse a pour objectif de proposer de nouvelles pistes de lecture du sens esthétique iki, terme utilisé dans la littérature populaire (gesaku) de la fin de l’époque Edo (1603-1868), et de rendre compte de la richesse des représentations qui en sont faites. Kuki Shûzô 九鬼周造 (1888-1941) définit l’iki en 1930 dans un ouvrage intitulé Iki no kôzô 「いき」の構造 (La Structure de l’iki) comme un concept formé de trois aspects : la coquetterie, le courage et la résignation. Dans la continuité de cette étude l’iki a souvent été analysé d’un point de vue philosophique. Pourtant, une approche basée sur les textes des XVIIIe et XIXe siècles permet de mettre à jour de nouvelles représentations de cette notion. Une première partie s’intéresse aux représentations de l’iki d’un point de vue chronologique, à sa filiation avec les consciences esthétiques du sui et du tsû, et examine les liens qui existent entre l’évolution littéraire et sociale de la période et l’émergence des différents sens esthétiques. Une seconde partie analyse les représentations de l’iki faites par l’auteur phare du genre ninjôbon (récits sentimentaux) : Tamenaga Shunsui 為永春水 (1790-1843). Dans son récit Shunshoku umegoyomi 春色梅児誉美 (1832), Shunsui lie l’iki au monde du divertissement, et plus particulièrement aux femmes de Fukagawa. Enfin, une troisième partie est consacrée aux images de l’iki dans un récit de Tôri Sanjin 東里山人 (1790-1858) : Tokaku ukiyo ha kokoro iki とかくうき世は元陽意記 (1814), un écrit moraliste dans lequel le concept est lié avant tout à l’univers familial.