Thèse soutenue

Des Françaises au Japon : les mécanismes de l'exotisme et de l'altérité dans les écrits de voyage (XIXe-XXe siècle)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Anne-Aurélie Seya
Direction : Jean-Pierre Giraud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études de l'Asie et ses diasporas
Date : Soutenance le 30/08/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Odile Gannier
Examinateurs / Examinatrices : Odile Gannier, Naoko Inoué, Ayame Hosoi, Christian Polak
Rapporteurs / Rapporteuses : Odile Gannier, Naoko Inoué

Résumé

FR  |  
EN

La présente étude se veut une analyse du voyage féminin français au Japon après la fin du Sakoku et jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La présence des femmes françaises dans l’histoire du voyage et les écrits de voyage restent très peu analysés et tendent à être éclipsés par des pratiques de voyage et d’écriture viatique qui se déclinent principalement au masculin et qui dominent l’historiographie française. Les Françaises bien qu’identifiées pour certaines dans les études anglophones et japonaises sur le voyage occidental féminin au Japon, restent assez peu étudiées, faute de données suffisantes. Qui étaient les femmes françaises qui ont voyagé et vécu au Japon ? Pourquoi et comment ont-elles entrepris ce voyage ? Quelles traces écrites de leur voyage et de leur présence ont-elles laissé ? Mobilisant des investigations sur la présence féminine française au Japon à la fois dans les archives françaises et japonaises mais aussi une recherche des documents produits par les voyageuses identifiées dans différents fonds documentaires, il a été possible de dresser une typologie des Françaises au Japon mais aussi de leurs écrits (publiés et manuscrits) produits entre 1859 et 1949 présentés dans un catalogue raisonné. L’élaboration de ce panorama inédit a été complété par des entretiens avec des descendants et a aussi mobilisé de très nombreuses sources en main privée afin de comprendre les fonctionnements et les mécanismes de l’exotisme et l’imaginaire japonais en français produits par ces voyageuses. Cinq sources remarquables ont été traitées dans la seconde partie de l’étude, prolongeant les analyses des topoi de l’imaginaire japonais et questionnant à la fois l’expérience du voyage et les modalités d’écriture de celui-ci pour différentes périodes. Puisque la pratique du voyage au féminin implique des particularités, les discours des voyageuses en ont été impacté. Ces déclinaisons et variations d’images mentales associées au Japon, soulignées à la fois par le catalogue raisonné et l’étude d’un corpus spécifique, ont mis en exergue une écriture qui ne venaient pas s’opposer à un discours dominant et masculin, mais au contraire enrichir l’exotisme japonais en français.