Chansons folk dans la région du Kansai : émergence et diffusion d'une nouvelle "voix" musicale et citoyenne dans le Japon des années 1960
Auteur / Autrice : | Sylvain Liotard |
Direction : | Jean-Pierre Giraud, Nathalie Fernando |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes de l'Asie et ses Diasporas |
Date : | Soutenance le 30/06/2021 |
Etablissement(s) : | Lyon en cotutelle avec Université de Montréal (1978-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....) |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Pirenne |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Pirenne, Thomas LaMarre, Marie-Hélène Benoit-Otis, Tomoko Higashi | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Pirenne, Thomas LaMarre |
Mots clés
Résumé
Le présent travail se veut une analyse des enjeux jalonnant le développement du courant musical appelé « folk du Kansai ». Apparu au milieu des années 1960, ce genre incarne avec vigueur la contestation sociale qui traverse les pays, en proposant notamment des titres anti-guerre comme l’émouvant « Betonamu no sora » [« Le Ciel du Vietnam »] de Takaishi Tomoya ou l’ironique « Jieitai ni hairô » [« Entrons dans les forces d’autodéfense »] de Takada Wataru. Pourtant, la thèse que nous portons désire montrer toute la richesse d’un courant musical qui a jusqu’à aujourd’hui été largement réduit à sa facette engagée. Si la folk du Kansai réclame haut et fort la remise en question d’une société jugée belligérante et structurellement inégalitaire, elle reflète également de profondes interrogations quant à la place de l’art dans le quotidien, au rôle de l’artiste au sein de la société, ainsi qu’au sens donné à une musique dite populaire, pourtant modelée par une industrie en place au Japon depuis plus de 40 ans. A travers la reconstitution du développement de la scène de la folk du Kansai de ses début en 1966 à sa disparition à l’orée des années 1970, ainsi qu’une analyse de son répertoire composé d’une centaine de titres, ce travail s’attache à démontrer comment les artistes du genre ont rendu musicalement et scéniquement concrète une profonde aspiration à une indépendance artistique, source à la fois d’expressions individuelles créatives et de regards citoyens sur le monde.