Les conseils de fabrique dans le diocèse de Bourges, une institution entre paroisse et commune, début XIXe siècle-début XXe siècle.
Auteur / Autrice : | Alexis Darchis |
Direction : | Christian Sorrel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 29/06/2021 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....) |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jérôme Grévy |
Examinateurs / Examinatrices : Brigitte Basdevant-Gaudemet, Bruno Dumons | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Croq, Jean-Pierre Moisset |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce sujet de thèse, qui reprend, à l'échelle d'un diocèse, un travail amorcé dans le cadre d'un mémoire de Master 2 en 2006-2007, est une étude d'histoire sociale d'une institution religieuse catholique. Il désire répondre à un vide historiographique relatif concernant les conseils de fabriques. Les fabriques, apparues depuis le Moyen âge dans certaines paroisses, sont des organismes qui intégraient des laïcs dans la gestion des biens et des revenus. Le décret du 30 décembre 1809 instituait des conseils de fabriques de 7 membres dans les paroisses de moins de 5000 habitants (dont le maire et le curé,membres de droit) et de 11 membres dans les paroisses plus grandes.Les fabriques et leurs membres sont-ils une réminiscence de la communauté paroissiale d’Ancien Régime subissant un progressif étiolement tout au long du XIXe siècle ou une institution renouvelée, dynamique à replacer dans l’effort de reconquête et reconstruction religieuse concordataire de l'église catholique ? La thèse analyse les modalités de la reconstitution des fabriques au début du Concordat et les difficultés rencontrées en soulignant le rôle du décret du 30 décembre 1809 établissant les compétences des établissements. Nous étudions les élections au sein des conseils de fabriques, les membres présents avec le poids des notables puis la gestion des paroisses menée par ces établissements. Les fabriques, notamment dans les villages, sont souvent dominées et sous l'influence directe du curé. Elles assurent la gestion des recettes et des dépenses nécessaires à l'exercice du culte dans chaque paroisse. Enfin, il est aussi nécessaire d'analyser les différentes réformes mises en oeuvre, notamment sous la IIIe République, pour réorganiser leur fonctionnement. Ces réformes provoquent une forme de municipalisation des fabriques avec la réduction de l'autonomie des établissements mais aussi l'uniformisation des comptes et budgets. Enfin, les conditions de suppression des fabriques sont aussi examinées notamment la création de conseils curiaux et paroissiaux qui tente d'assurer la continuité avec l'institution supprimée par la loi du 9 décembre 1905.Le choix du diocèse de Bourges, le plus vaste diocèse de France, apparaît comme pertinent car il semble plutôt représentatif de la France rurale du XIXe siècle. De fait, sous le Concordat, le diocèse de Bourges correspondait au Berry, soit les limites administratives des départements du Cher et de l'Indre. Le diocèse de Bourges est un espace de conformisme saisonnier avec une baisse prononcée de la pratique pascale masculine et un maintien relatif de la pratique féminine au XIXe siècle.Les sources sont diverses et plutôt nombreuses, de nature à la fois quantitative et qualitative en particulier, aux archives nationales, la série F19. Mais, nous avons accordé une place centrale aux archives diocésaines contenant la plupart des registres de délibérations des conseils de fabrique. Les archives départementales du Cher et de l'Indre ont aussi dépouillées en particulier la série V (cultes) mais aussi les archives paroissiales déposées qui contiennent de nombreux registres fondamentaux pour notre travail.