Thèse soutenue

Deux orchestres de chambre historiques : les formations de Jean‑François Paillard et des Solisti Veneti : les musiques ''anciennes'' et le disque durant la seconde moitié du XXe siècle

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Auteur / Autrice : Claire Fonvieille
Direction : Anne Penesco
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musique et musicologie
Date : Soutenance le 13/12/2021
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Alessandro Arbo
Examinateurs / Examinatrices : Hyacinthe Ravet, Pascal Cordereix
Rapporteur / Rapporteuse : Alessandro Arbo, Laurence Decobert

Résumé

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Cette thèse porte sur deux orchestres de chambre : celui de Jean-François Paillard, d’abord constitué sous le nom d’Ensemble instrumental Jean-Marie Leclair en 1953, et I Solisti Veneti, fondés par Claudio Scimone en 1959, dont les activités ont grandement participé à la démocratisation des répertoires orchestraux des XVIIe et XVIIIe siècles, particulièrement français et italien, auprès d’un public large, en grande partie grâce au succès du microsillon dans le contexte propice des Trente glorieuses naissantes, ainsi qu’aux relations qu’entretiennent les musiciens avec leur maison de disques, Erato. Prenant comme objet central les discographies raisonnées et comparées des deux ensembles pour cette firme, cette étude vise premièrement à situer le travail conjoint de ces musiciens et de leur éditeur discographique dans une histoire croisée de la redécouverte des musiques dites « anciennes » et de l’enregistrement. En effet, nombre d’auteurs reconnaissent le rôle fondamental du disque dans la redécouverte des œuvres préclassiques – et baroques en particulier – ; qui constituent réciproquement un réservoir inépuisable d’« inédits » pour l’industrie phonographique en plein essor. Toutefois, le travail éditorial et artistique des ces firmes, souvent spécialisées, de même que celui des nombreux orchestres de chambre qui apparaissent à partir de l’entre-deux guerres, dont font partie Paillard, Scimone et Erato, et qui redessinent véritablement le monde musical, restent encore aujourd’hui majoritairement dans l’ombre de l’histoire de l’interprétation des musiques baroques, surtout concernant la seconde moitié du XXe siècle. Deuxièmement, cette recherche souhaite replacer ces discographies à la fois dans leur contexte de production et de réception, à travers l’observation d’une partie des discours qui entourent les enregistrements et qui contribuent à façonner leurs représentations. Deux corpus secondaires viennent ainsi éclairer les productions musicales des deux orchestres : les notices des pochettes de disques rédigées par les chefs eux-mêmes, qui constituent des espaces d’expression privilégiés sur leurs propres interprétations ; et les recensions et récompenses discographiques, qui témoignent des jugements portés par la critique contemporaine. Ceux-ci sont enthousiastes et unanimes longtemps, les musiciens bénéficiant d’une reconnaissance à la fois qualitative, sur le plan esthétique, et quantitative, sur le plan économique, de la part des professionnels et des mélomanes, au moins jusqu’au profond bouleversement esthétique soulevé par le mouvement « baroque » durant le dernier quart du XXe siècle.L’examen de ces discours nous renseigne enfin sur la complexité et l’historicité du goût musical, et amène à quelques réflexions épistémologiques et historiographiques en matière d’interprétation des œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles.