L'architecture monumentale et son décor à Vaison-la-Romaine (Vasio Vocontiorum) du Ier s. av. J.-C. au IIIe s. après J.-C.
Auteur / Autrice : | Caroline Lefebvre |
Direction : | Jean-Charles Moretti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mondes anciens |
Date : | Soutenance le 29/11/2021 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut de recherche sur l'architecture antique (France) |
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Tardy |
Examinateurs / Examinatrices : Alexandra Dardenay, Jean-Marc Mignon | |
Rapporteur / Rapporteuse : Nicolas Mathieu, Alain Bouet |
Mots clés
Résumé
La panoplie monumentale de Vasio Vocontiorum, l’antique Vaison, compte à ce jour plusieurs complexes architecturaux tels que le forum, le théâtre et les édifices thermaux, et d’autres ouvrages à caractère public tels que le pont qui franchit l’Ouvèze et les imposants mur-digues qui canalisent ce cours d’eau torrentueux. Certaines de ces constructions sont restées visibles de tout temps, le pont et le théâtre notamment. Plus récemment, a été découvert le complexe monumental d’un forum dont les vestiges ont été reconnus pour la première fois en 2011, et qui est venu remplacer un premier forum de moindre ampleur. Cette étude vise à appréhender l’histoire et l’évolution de ces différents complexes et monuments. Elle s’intéresse aux méthodes et aux techniques employées depuis l’extraction des matériaux en carrière jusqu’à leur mise en œuvre pour l’érection de ces constructions ; à l’évolution de ces dernières mais aussi à leurs éventuelles transformations, architecturales et ornementales ; et enfin, à leur devenir, en prenant en compte la pratique du réemploi de l’Antiquité à nos jours.Dès la période augustéenne, la cité de Vasio Vocontiorum s’est dotée d’un centre monumental associant un hypothétique lieu de culte, temple ou sanctuaire, à un forum comprenant vraisemblablement une basilique. Un théâtre a par la suite été construit dans les années 10 à 30 de notre ère, complétant cette première panoplie. Durant le deuxième tiers du Ier siècle, un second forum voit le jour entraînant la destruction du précédent. Ce nouveau complexe, bien plus monumental et canonique, s’étend du sud vers le nord sur deux terrasses : la première comprend l’esplanade et ses portiques ; la seconde, surélevée, accueille un imposant édifice basilical ouvrant sur un groupement de trois salles qui abritaient les locaux de l’administration municipale, tels que la curie et le tabularium. Contemporains ou de peu postérieurs à ce second centre civique, les thermes du Nord, l’un des trois établissements thermaux connus à ce jour, connaissent deux phases d’agrandissement : une première à l’époque flavienne et une seconde vraisemblablement au cours la première moitié du IIe siècle. Tout au long du Ier siècle, la ville acquiert donc progressivement une véritable panoplie monumentale qui connaît peu de transformations au cours des siècles suivants. Parallèlement, on assiste également à un aménagement des berges du cours de l’Ouvèze. En effet, durant l’avant dernière décennie du Ier siècle, d’imposants mur-digues sont érigés en rive droite et en rive gauche, témoignant de la mise en œuvre d’un programme de grande ampleur sur la portion urbaine de l’Ouvèze, en aval du pont. Le développement de la panoplie monumentale de la ville a également pu être appréhendé par l’étude du décor architectural de ces différents complexes et monuments, en examinant l’ensemble des composantes architecturales en place, erratiques ou réemployées. L’examen typologique et comparatif des motifs ornementaux présente deux intérêts majeurs : il fournit de précieux indices chronologiques essentiels à l’analyse historique et permet de caractériser les spécificités de la production architecturale vaisonnaise afin de distinguer, d’une part, les influences des cartons élaborés à Rome et diffusés dans tout l’Empire, et d’autre part, les créations des ateliers provinciaux ou locaux.